Affaire Frère Hounvi : le Bénin répond au Togo
- Towanou Johannes
- Sep 8, 2024
- 3 min read
Le gouvernement béninois s'est enfin exprimé officiellement sur les mandats d’arrêt émis par le Togo contre plusieurs citoyens béninois dans le cadre de l’affaire Steve Amoussou, suspecté d'être Frère Hounvi, chroniqueur politique hostile au pouvoir du président Patrice Talon. Lors de l'émission "Question d'actualité" diffusée sur Eden TV ce dimanche 8 septembre 2024, Wilfried Léandre Houngbedji, porte-parole du gouvernement béninois, a apporté des éclaircissements importants sur la position du Bénin et les actions déjà entreprises dans cette affaire judiciaire transfrontalière.
Les personnes poursuivies par le Togo
Le procureur du Togo a émis des mandats d'arrêt contre trois Béninois : Ouanilo Medegan Fagla, directeur du Centre national d'investigation numérique (CNIN), Jimmy Gandaho, et Géraud Gbaguidi, surnommé "Jojo".
Ces trois hommes sont accusés d’avoir orchestré l’enlèvement de Steve Amoussou, un réfugié béninois vivant au Togo, dans la nuit du 12 août 2024.
Les autorités togolaises soutiennent que cette opération illégale a été menée sur le sol togolais avant que la victime ne soit transférée hors du pays.
La réaction du gouvernement béninois
Au cours de l’émission, Wilfried Houngbedji a été interpellé sur la situation de ces trois individus et les accusations portées contre eux par le Togo.
Le porte-parole a rappelé que le Bénin avait déjà jugé les personnes impliquées, dans un procès qui s'est déroulé en août 2024.
« Le Bénin vient de faire un procès aux personnes mises en cause. Celles qui ont été reconnues coupables ont été condamnées à des peines de prison ferme et à des amendes ».
Détails du procès au Bénin
Au Bénin et devant la CRIET, le procès s’est soldé par un verdict différencié pour les trois accusés.
Ouanilo Medegan Fagla a été relaxé au bénéfice du doute, car les éléments recueillis n’étaient pas suffisants pour prouver sa présence sur les lieux de l’enlèvement à Lomé.
Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi, en revanche, ont été condamnés chacun à 24 mois de prison, dont 12 mois fermes.
De plus, ils ont été condamnés à payer 5 millions de francs CFA à Steve Amoussou pour dommages et intérêts.
Une justice béninoise transparente
Wilfried Houngbedji a insisté sur l'intégrité de la justice béninoise dans cette affaire.
« La victime de l'interpellation dit elle-même : j'ai reconnu tel et tel, mais je ne peux pas vous dire que j'ai vu M. Medegan Fagla », a-t-il rapporté. « Lequel Medegan Fagla a comparu devant la justice béninoise en étant inculpé, pas comme témoin»
Selon Houngbedji,
« c'est une preuve éloquente de ce que la justice de notre pays a fait son travail sans partie pris, sans compromission ».
Cette transparence et cette impartialité, a-t-il souligné, témoignent de l'engagement du Bénin à respecter les procédures judiciaires tout en garantissant un traitement équitable pour toutes les personnes concernées.
Exécution des mandats d'arrêt togolais
Concernant les mandats d'arrêt émis par le Togo, Houngbedji a indiqué que leur exécution dépendra des démarches entreprises par les autorités togolaises.
« Si un État tiers délivre des mandats d'arrêt et qu'il veut les voir exécutés, il prendra sans doute les mesures pour les faire exécuter ».
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