Asake impose sa vérité au monde et réaffirme sa loyauté au...
- Towanou Johannes
- 3 days ago
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Dans un monde musical où beaucoup d’artistes cherchent à lisser leur identité pour séduire un public international, Asake prend le chemin inverse.
Le chanteur nigérian, devenu une figure incontournable de l’afrobeats contemporain, revendique avec force son attachement absolu au yoruba, sa langue maternelle.
Ces derniers jours, il a réaffirmé plusieurs fois une position claire : pour lui, la musique n’est pas un produit destiné à plaire, mais une traduction directe de son histoire, de son âme, et de ses racines.
Son message est sans ambiguïté. Il le dit avec conviction : il sait parler anglais, il peut chanter en anglais, il peut même toucher le monde entier dans cette langue. Mais ce n’est pas son chemin.
Une authenticité revendiquée
Asake a expliqué récemment pourquoi chanter en anglais n’a jamais été une priorité, malgré son ascension fulgurante sur la scène mondiale.
Selon ses mots :
« Ce n'est pas que je sois incapable de communiquer en anglais. Je pense même pouvoir parler au monde entier, voire chanter pour le monde entier en anglais. Mais comme ma musique est basée sur mon histoire personnelle, mon parcours et ce qui m'a façonné… je me sens plus à l'aise de m'exprimer en yoruba. »
Ces propos résument parfaitement son rapport à la création artistique : la langue n’est pas un outil, elle est une part intégrante de son identité.
Ce qu’il raconte, ce qu’il chante, ce qu’il vit, tout cela prend forme de manière plus naturelle en yoruba.
Pour lui, changer de langue reviendrait à trahir une partie de ce qu’il est.
Une réponse ferme aux critiques
Asake a également réagi avec fermeté aux critiques lui reprochant de ne pas “s’internationaliser” en chantant davantage en anglais.
Il a tenu des propos qui ont beaucoup fait réagir :
« Si vous êtes avec moi, soyez avec moi avec mon yoruba. Si non, alors ne vous attardez pas sur ma musique. Je ne peux pas être ce que je ne suis pas. Je suis un vrai homme Yoruba. »
Une phrase qui en dit long : Asake ne cherche pas l’approbation. Il ne cherche pas à convaincre tout le monde.
Il préfère être suivi pour ce qu’il est plutôt que pour ce que certains voudraient qu’il devienne.
Le discours d’un artiste assumé
Dans d’autres déclarations, il a réaffirmé ce confort linguistique qui lui permet de livrer une musique sincère et sans artifice :
« Je suis plus à l’aise de chanter en yoruba. C’est comme ça que les émotions sortent. C’est comme ça que j’explique ce que j’ai vécu. »
Cette aisance n’est pas une question de technique, il ne cache pas qu’il maîtrise l’anglais, mais une question de vérité intérieure.
Sa musique, qui fusionne afropiano, fuji, afro-fusion et street sounds de Lagos, puise naturellement sa force dans son ancrage culturel.
La fidélité à ses racines comme moteur artistique
Son choix linguistique est cohérent avec sa trajectoire. Ses albums, de Mr Money With The Vibes à Work of Art, sont profondément ancrés dans l’énergie yoruba.
Les jeux de ton, les proverbes, les formules culturelles, tout ce qu’il incorpore dans ses textes fait partie de ce patrimoine linguistique unique.
Abandonner cela reviendrait à dénaturer son style et à affaiblir la cohérence même de sa signature musicale.
Pour Asake, la langue n’est pas un simple véhicule : c’est un héritage.
Et cet héritage est trop précieux pour être mis de côté au nom d’une standardisation internationale.
Une vision artistique qui dépasse la barrière linguistique
L’une des idées les plus frappantes dans sa position est que l’universalité de sa musique n’a pas besoin de l’anglais.
Les émotions, la vibe, l’énergie, la sincérité traversent les frontières linguistiques.
S’il conquiert le monde en chantant en yoruba, alors c’est la preuve que la langue n’est pas un frein, mais une force.
La réussite d’artistes qui ont imposé leurs langues, que ce soit Burna Boy avec le pidgin, Olamide avec le yoruba, ou encore des stars sud-africaines chantant en zoulou, montre qu’une identité assumée vaut mieux que mille compromis.
Asake s’inscrit pleinement dans cette dynamique, rester intensément lui-même pour toucher profondément les autres.









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