Au Bénin, une tentative de coup d'État en cours
- Towanou Johannes
- 6 hours ago
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Cotonou s’est réveillée ce dimanche 7 décembre dans un vacarme de tirs et de rotors.
Aux premières lueurs du jour, des hommes en uniforme ont lancé une attaque contre la résidence privée du président Patrice Talon, alors que ce dernier s’y trouvait.
Selon plusieurs sources sécuritaires, les assaillants seraient des militaires revendiquant l’instauration d’un « Comité militaire pour la refondation ».
Les échanges de tirs auraient débuté un peu après 6 heures, plongeant la capitale économique dans une atmosphère glaçante.
Des hélicoptères de l’armée ont rapidement pris l’air, quadrillant le ciel de Cotonou.
Une offensive repoussée selon le camp présidentiel
Si les putschistes affirment avoir « pris le pouvoir », les proches du chef de l’État présentent une toute autre version.
D’après des communicateurs proches du régime, la tentative aurait échoué.
Bénin TV brièvement coupée avant le retour du message putschiste
Un moment clé intrigue cependant : à la télévision nationale, Bénin TV, les putschistes ont diffusé un communiqué en boucle dans la matinée.
Ensuite , la diffusion du message a été interrompue pendant quelques minutes, suscitant l’espoir d’une reprise de contrôle par les forces loyalistes.
Mais la surprise a été de courte durée : le même communiqué est réapparu et continue d’être diffusé, signe que les mutins ont bel et bien gardé la main sur le média public au moins pour l’instant.
Et la situation reste instable. Le signal est encore parti en ce moment, une nouvelle coupure qui plonge les téléspectateurs dans une confusion totale.
Le « Comité militaire pour la refondation » se déclare
Dans leur message, les insurgés annoncent :
la suspension de la Constitution
la dissolution de toutes les institutions et partis politiques
la fermeture des frontières
la mise en place d’un Comité militaire pour la refondation dirigé, selon plusieurs sources, par le lieutenant-colonel Pascal Tigri
Ils disent dénoncer « la gouvernance de Patrice Talon », des « lois crisogènes », ainsi que « la privation du droit pour certains citoyens de choisir leur candidat », sans oublier « des exils forcés et des arrestations tous azimuts ».
Un pays à l’approche d’une transition délicate
Patrice Talon, à la tête du pays depuis 2016, s’apprêtait à tourner la page du pouvoir.
La présidentielle d’avril approche et il a confirmé qu’il ne se représenterait pas, désignant Romuald Wadagni comme dauphin.
Cette tentative de prise de pouvoir intervient donc dans un contexte de transition sensible, à quelques mois d’un scrutin inédit depuis dix ans.
Les béninois gardent leur souffle en ces temps d'incertitudes. Wait and sée!









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