Au Mali, Assimi Goïta doit désormais...
- Towanou Johannes
- May 27, 2024
- 3 min read
Dans une initiative audacieuse et controversée, des figures de l'opposition malienne, actuellement en exil, ont annoncé la création d’institutions transitoires parallèles visant à contrecarrer le régime de Bamako dirigé par le Colonel Assimi Goïta. Cette action représente une nouvelle étape dans l'escalade de la crise politique qui secoue le Mali depuis le coup d'État militaire de 2020 ayant renversé Ibrahim Boubacar Keïta.
Soutien de groupes démocratiques
Cette initiative est portée par deux entités majeures : le « Panel des Démocrates Maliens » et la « Convergence pour une Transition Civile ».
Ces groupes ont été à la pointe des efforts pour instaurer une alternative civile au régime militaire. Le 25 mai, leur assemblée citoyenne a officiellement désigné les membres de ce gouvernement parallèle.
Cette nouvelle structure vise à offrir une alternative crédible et légitime au régime militaire actuel.
Les deux organisations ont pour objectif de rétablir la démocratie et de promouvoir une transition pacifique vers un régime civil stable, contrastant fortement avec la gestion actuelle du Colonel Goïta.
Nomination des leaders de la Transition Civile
À la tête de ce gouvernement parallèle, le magistrat Mohamed Chérif Koné a été nommé Premier ministre, assumant également les portefeuilles de la Défense et des Sports.
La nomination de Koné, une figure respectée dans les cercles judiciaires, vise à donner de la crédibilité et du poids à cette initiative.
De plus, Adaman Touré a été choisi pour présider l'Assemblée citoyenne. Selon ces opposants, leur gouvernement civil de transition représente le seul pouvoir légitime au Mali, apportant une réponse directe et déterminée aux aspirations démocratiques de la population malienne.
Ils affirment que ce nouveau gouvernement est essentiel pour restaurer l'ordre civil et rétablir une gouvernance basée sur la justice et la participation citoyenne.
Réaction du régime en place
La création de ce gouvernement parallèle constitue un défi frontal au régime du Colonel Assimi Goïta.
En réponse, les autorités de Bamako n'ont pas tardé à réagir fermement, en ouvrant une enquête contre les instigateurs de cette initiative.
Les accusations portées contre eux incluent la sape de l'autorité de l'État et la mise en danger de la sécurité nationale, montrant ainsi la détermination du régime à écraser toute forme de contestation.
Ces actions judiciaires soulignent la gravité de la situation et la tension palpable entre les deux camps, exacerbant les divisions politiques et sociales au sein du pays.
Contexte de tensions politiques et sociales
Cette formation d'un gouvernement transitoire parallèle survient dans un contexte de tensions croissantes au Mali.
Depuis la prise de pouvoir par le Colonel Goïta, le régime a suspendu les activités des partis politiques et des associations, limitant ainsi sévèrement la liberté d'expression et d'organisation.
Ces mesures draconiennes ont intensifié les frustrations et les divisions au sein de la société malienne, accentuant le climat de méfiance et d'insécurité.
Le régime de Bamako semble de plus en plus isolé, à la fois sur le plan interne et international, alors que les appels à un retour rapide à un régime civil se multiplient.
Analyse des enjeux et perspectives
L'annonce de la formation d'un gouvernement parallèle soulève plusieurs enjeux cruciaux pour l'avenir du Mali. Tout d'abord, elle met en lumière la profonde fracture entre le régime militaire et les forces pro-démocratiques.
Cette division risque de mener à une instabilité prolongée si un compromis n'est pas trouvé. Le défi majeur pour le gouvernement parallèle sera de gagner en légitimité et en reconnaissance, tant au niveau national qu'international.
Sans soutien externe et interne suffisant, il sera difficile pour ce nouveau gouvernement de s'imposer face au pouvoir militaire solidement ancré.
Enfin, pour la population malienne, cette crise continue d'exacerber les souffrances quotidiennes. La fragmentation politique risque d'aggraver la situation sécuritaire et économique, laissant les citoyens pris en étau entre deux pouvoirs rivaux.













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