La tension monte au Bénin suite à l'arrestation de 17 marcheurs, dont les secrétaires généraux de la CSA-Bénin Anselme Amoussou et Moudassirou Bachabi de la CGTB à Cotonou.
Cette vague d'arrestations survient à la suite d'une marche pacifique contre la faim organisée par quatre secrétaires généraux de centrales syndicales. Parmi eux, Noël Chadaré, secrétaire général de la Confédération des syndicats indépendants du Bénin (Cosi-Bénin), a également été arrêté.
Opposition et répression : les autorités en action
L'opposition du préfet du Littoral, Alain Orounla, s'est manifestée à travers un communiqué, suivi du déploiement policier pour empêcher la marche. Malgré cela, les manifestants ont persisté.
Après l'arrestation de leurs collègues, Noël Chadaré et le secrétaire général de l’UNSTB, Appolinaire Affewe, se sont rendus au commissariat central de Cotonou, mais leur accès aux manifestants arrêtés leur a été refusé. C'est bien après cela que Noël Chadaré à été arrêté.
Rappel des règles : les conditions de la manifestation
À moins de 48 heures de l'événement, l'incertitude planait sur le déroulement de la marche. Dans un communiqué émis ce jeudi 25 avril 2024, le préfet du Littoral a exhorté les organisateurs à se conformer à la législation en vigueur, soulignant que toute occupation du domaine public ou manifestation sur la voie publique nécessite une autorisation préalable. Cette déclaration est perçue comme une tentative d'entrave à la marche prévue, largement médiatisée.
En réponse, les centrales syndicales concernées ont immédiatement réagi dans un communiqué conjoint publié dans la nuit du même jour. Elles maintenaient leur intention de marcher samedi, affirmant avoir suivi toutes les procédures administratives nécessaires. Elles avaient aussi dénoncé le communiqué préfectoral comme une manœuvre pour entraver leur action.
Réactions et revendications : l'appel à la mobilisation
Le Secrétaire Général de la Cstb Kassa Mampo a vivement condamné ces arrestations, exigeant la libération immédiate d'Anselme Amoussou et de tous les autres arrêtés lors de la marche.
Il a également appelé à une mobilisation massive des travailleurs le 1er mai pour exprimer leur mécontentement face à la cherté de la vie.
"J’invite tous les travailleurs du privé et du public, les transporteurs, les zémidjans, les chômeurs, les radiés, les licenciés, les artisans, les femmes des marchés et tous ceux qui se plaignent et qui sont mécontents à sortir massivement. Rassemblement à Cotonou à la place de l’étoile rouge à 7h00 et dans les autres départements. Sortez tous nombreux pour que nous exprimions notre ras le bol. On ne peut pas se taire”.
Quelle lecture faire de cette série d'arrestations ?
Ces arrestations de leaders syndicaux au Bénin, soulèvent des préoccupations sérieuses quant à l'état des droits syndicaux et à la liberté d'expression dans le pays. Cette répression semble être une tentative de museler la voix des travailleurs et des organisations syndicales qui cherchent à exprimer légitimement leurs préoccupations concernant la cherté de la vie et d'autres questions socio-économiques.
Violation des droits fondamentaux :
Tout d'abord, ces arrestations représentent une violation flagrante des droits fondamentaux, y compris le droit à la liberté d'expression et de réunion pacifique, garantis par la Constitution béninoise et les conventions internationales auxquelles le Bénin est partie.
Les syndicats ont le droit légitime de manifester et de faire entendre leurs revendications sans crainte de représailles ou d'intimidation de la part des autorités.
Répression politique déguisée :
De plus, ces arrestations semblent être motivées par des considérations politiques plutôt que par des préoccupations légitimes de maintien de l'ordre public.
En effet, la marche pacifique était prévue comme une action citoyenne visant à attirer l'attention sur les difficultés économiques rencontrées par de nombreux Béninois.
Le recours à la répression policière pour empêcher cette manifestation envoie un message alarmant sur l'état de la démocratie et de l'état de droit au Bénin.
Réaction syndicale et appels à la mobilisation:
Face à cette répression, les organisations syndicales ont réagi avec fermeté, affirmant leur détermination à défendre les droits des travailleurs et à poursuivre leur action malgré les obstacles.
Les appels à la mobilisation massive des travailleurs en réponse à ces arrestations reflètent le niveau de frustration et de mécontentement au sein de la population béninoise face aux conditions économiques difficiles et à la répression politique.
Appel à l'attention internationale :
Enfin, il est impératif que la communauté internationale surveille de près la situation au Bénin et fasse pression sur le gouvernement pour qu'il respecte les droits fondamentaux de ses citoyens, y compris le droit à la liberté d'expression et de réunion pacifique.
Les arrestations de leaders syndicaux ne doivent pas être tolérées et doivent faire l'objet d'une condamnation ferme de la part de la communauté internationale.
Conclusion: vers une mobilisation croissante
Cette série d'arrestations et de réactions souligne une tension croissante au Bénin autour des questions de droits syndicaux et de conditions de vie. Alors que les autorités tentent de contenir les manifestations, les appels à la mobilisation et à l'expression citoyenne semblent se renforcer. L'évolution de la situation reste à suivre de près alors que les travailleurs et les organisations de la société civile continuent à revendiquer leurs droits et à exprimer leurs préoccupations.
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