BÉNIN / AFFAIRE SCHADRAC HOUNGNIBO: L'ONG URGENCES PANAFRICANISTES ORGANISE SA DÉFENSE
- Towanou Johannes
- Dec 16, 2023
- 2 min read
Updated: Dec 17, 2023

Au Bénin, Schadrac Houngnibo est dans les liens de la justice. Arrêté puis déféré à la CRIET, la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme, le coordonnateur national de l'ONG Urgences Panafricanistes a été placé sous mandat de dépôt en attendant sa première comparution le 18 décembre prochain.
Inculpé pour injures avec une motivation xénophobe et raciste commis par le biais d'un système informatique, incitation à la haine et à la violence, il peut se sentir soutenu. A la faveur d'une conférence de presse en ses locaux à Cotonou, capitale économique du Bénin, Urgences Panafricanistes a présenté aux médias le collectif d'avocats chargé de sa défense.
Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y avait du beau monde. Étaient face à la presse, Maître Aboubacar Baparape, avocat et président de l'organisation pour la défense des droits de l'homme et des peuples, Maitre Barnabé Gbago, un autre grand avocat du paysage judiciaire béninois. Ils seront assistés par Maitre Juan Branco, avocat français, très connu en Afrique francophone notamment pour avoir fait partie du pool d'avocats d'Ousmane Sonko, principal opposant au président sénégalais Macky Sall.
Ces trois avocats peuvent compter sur Laurent Metongnon, autre historique leader syndical et président du front patriotique, plateforme dont fait partie l'ONG Urgences Panafricanistes. Face à la presse, tour à tour, ils ont dressé un portrait sombre de la gouvernance actuelle en République du Bénin.
Laurent Metongnon appelle la jeunesse à mener la lutte contre l'impérialisme et exige la libération sans conditions de Schadrac Houngnibo.
Maitre Aboubacar Baparape a demandé à la jeunesse de ne pas occuper que les réseaux sociaux dans la lutte contre l'oppression et la dictature qui sont aujourd'hui de retour au Bénin. Pour lui, le retour dans la rue pour des manifestations et des sit-in est aussi fondamental pour faire reculer l'oppresseur et renverser le rapport de force. Cette sortie est donc pour lui, liée à tous les problèmes que vivent les populations et va donc au-delà de la situation de Schadrac Houngnibo.
Maitre Barnabé Gbago dira qu'il est pour sa part plutôt inquiet pour la justice béninoise. Pour lui, le moment est très mal choisi pour déposer un autre détenu politique en prison, pendant que l'objectif devrait être d'en faire sortir ceux qui y sont déjà nombreux. Il dit craindre les jugements expéditifs jadis rendus par la CRIET à ses débuts. Enfin il dit espérer un sort différent pour Schadrac Houngnibo afin que la justice béninoise soit libre de nouveau.

Venu tout droit de France dans le but de défendre Schadrac Houngnibo, Maitre Juan Branco a dit avoir été appelé par un homme. Face à l'explication de la situation, il a donc décidé de venir au Bénin, un pays qui a perdu plus de 2 millions d'âmes du fait de l'impérialisme, du colonialisme et de la traite négrière. Pour lui, la situation au Bénin est comparable à celle du Sénégal où il s'est engagé pour la libération des peuples sous domination de l'oligarchie française.
Ils ont pour finir donné rendez-vous à leurs militants et soutiens lundi 18 décembre à la CRIET afin d'apporter chaleur et assistance durant l'audience de première comparution de Schadrac Houngnibo.
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