Le procès emblématique d’Olivier Boko, influent homme d’affaires, et d’Oswald Homéky, ancien ministre, s’est une nouvelle fois heurté à une impasse ce mardi 28 janvier 2025 devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Au cœur de cette audience avortée : l’absence d’avocats et le refus des deux principaux accusés de s’exprimer.
Une défense désorganisée ou stratégie délibérée ?
Depuis le début de cette affaire d’atteinte à la sûreté de l’État, la défense des prévenus a été marquée par des revirements inattendus.
Après la déconstitution de leurs avocats, les accusés se sont vus accorder un délai de cinq jours pour se constituer une nouvelle équipe.
Cependant, aucune nouvelle représentation n’a été enregistrée à l’échéance, plongeant le procès dans une impasse judiciaire.
Pour le procureur spécial, cette situation n’est pas fortuite. Selon lui, ces absences successives et les demandes de suspension traduisent une « stratégie délibérée » visant à entraver le déroulement normal des débats.
Une accusation rejetée par les prévenus, qui dénoncent des obstacles administratifs à leur droit à une défense équitable.
La version des accusés
Olivier Boko, lors d’une brève intervention, a affirmé avoir tenté de renouer avec ses anciens avocats, mais a accusé l’administration pénitentiaire d’avoir bloqué tout contact.
Oswald Homéky, quant à lui, a déclaré que ses multiples tentatives pour engager un nouvel avocat avaient échoué, laissant entendre une volonté de museler leur défense.
Leur position a pris une tournure encore plus ferme lorsque, en l’absence de conseils, ils ont refusé de déposer devant la présidente de la Cour, remettant en question la légitimité de la procédure en cours.
Lecture de pièces et report de l’audience
Malgré ce contexte tendu, la Cour a tenté de maintenir le cap en procédant à la lecture de certains éléments clés, notamment un procès-verbal d’audition d’Olivier Boko.
Mais face au refus des accusés de coopérer sans la présence d’un avocat, l’audience a été suspendue et reportée au mercredi 29 janvier.
Une affaire sous tension
Ce report, loin d’être anodin, illustre la complexité de ce dossier et les tensions croissantes entre la défense et la Cour.
Alors que le procureur insiste sur la nécessité d’aller au bout de cette affaire pour « préserver l’État de droit », les prévenus pointent du doigt des violations de leurs droits fondamentaux.
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