Une vidéo virale montrant un potentiel déguerpissement autour de la Station de Traitement de Boue de Vidange (STBV) à Sèmè-Podji a enflammé les réseaux sociaux, plongeant la commune dans la tourmente. Le projet, présenté par le gouvernement comme une mesure sanitaire pour protéger les populations, est perçu avec suspicion par les habitants et l’opposition politique.
Le gouvernement prône la sécurité sanitaire
Le ministre du Cadre de Vie et des Transports, José Tonato, est intervenu pour calmer les esprits, expliquant que l’objectif du déguerpissement est purement sanitaire.
Selon lui, la proximité des habitations avec la STBV expose les riverains à des risques sanitaires majeurs, notamment en raison des nuisances liées aux odeurs, insectes et potentielle contamination des sols et des eaux.
Tonato a également rappelé qu’un arrêté datant de 1995 interdit toute construction aux abords des stations de traitement de boues.
Cependant, il dénonce une prolifération de constructions illégales dans la zone concernée, ce qui justifie, selon lui, l’intervention des autorités.
Le gouvernement affirme n’avoir aucun intérêt économique derrière ce projet, insistant sur le fait qu’il s’agit d’une démarche pour la santé publique.
L’opposition crie à l’expropriation déguisée
Les explications officielles n’ont pourtant pas convaincu tout le monde.
Le parti d'opposition Les Démocrates soupçonne une opération visant à dégager le terrain pour des projets immobiliers futurs.
Selon eux, cette manœuvre, présentée comme sanitaire, cache en réalité un agenda foncier plus large.
Ils pointent du doigt des précédents où des déguerpissements similaires ont mené, quelques mois plus tard, à l'implantation de projets privés sur des terres jadis occupées par des familles modestes.
L'opposition réclame davantage de transparence et une véritable consultation publique pour garantir que les habitants ne soient pas délogés sans compensation.
La population entre méfiance et incertitude
Les habitants de Sèmè-Podji, eux, oscillent entre confusion et résignation. Alors que le gouvernement insiste sur la nécessité de respecter les règles de sécurité sanitaire, les riverains craignent pour leur avenir.
"Nous vivons ici depuis des années, et maintenant on nous demande de partir sans qu'on sache ce qui nous attend", s'inquiète un résident.
Pour beaucoup, le manque de dialogue et de transparence de la part des autorités alimente les spéculations sur les véritables intentions derrière ce projet.
Le doute persiste sur la réalité des compensations promises aux familles affectées par cette opération.
Alors que la tension monte à Sèmè-Podji, l’issue de cette affaire pourrait bien dépendre de la capacité des autorités à instaurer un véritable dialogue et à apaiser les craintes des populations locales.
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