
Depuis l'arrivée du Président Patrice Talon au pouvoir en 2016, la prise en charge gratuite de la dialyse au Bénin, qui prévalait depuis des années, a été annulée. Cette décision a plongé de nombreux patients dans une situation critique. Incapables de payer le coût élevé des séances de dialyse, certains malades sont confrontés à un véritable parcours du combattant pour survivre.
Coût d'une séance de dialyse
En effet, une séance de dialyse coûte cher, et certains patients nécessitent deux à trois séances par semaine.
l'État assure subventionner grandement le traitement par patient mais le coût est encore extrêmement élevé pour les malades.
Par exemple, au Centre Hospitalier Départemental de Goho, chaque séance revient à 70 000 francs CFA, tandis qu’à Parakou, elle coûte 62 400 francs CFA, des montants insoutenables pour de nombreuses familles.
Trouver les fonds nécessaires devient une lutte permanente. Les réseaux sociaux sont inondés d'appels aux dons de malades désespérés cherchant à financer leurs soins vitaux.
Une gratuité sélective et des soins inaccessibles
Alors que le bruit courrait dernièrement que la dialyse est maintenant gratuite, il est important de préciser que cette gratuité est strictement réservée aux agents de l’État (fonctionnaires et agents contractuels de l'État - ACE), à leurs époux ou épouses, ainsi qu'à leurs enfants de moins de 21 ans.
Pour tous les autres patients, la réalité est beaucoup plus dure : ils doivent payer l’intégralité du coût des séances de dialyse sans aucune possibilité de subvention ni d'aide publique.
Cette exclusion totale prive de nombreux malades de soins vitaux, les condamnant souvent à compter sur la solidarité de leurs proches ou sur des appels aux dons sur les réseaux sociaux.
Comparaison avec la Côte d'Ivoire : un modèle à suivre ?
La situation au Bénin contraste fortement avec celle de la Côte d'Ivoire.
Dans ce pays, le gouvernement a mis en place une politique proactive pour la prise en charge des malades souffrant d'insuffisance rénale.
Dans tous les centres d’hémodialyse publics de Côte d’Ivoire, une séance de dialyse coûte seulement 1 750 francs CFA, contre des montants allant de 60 000 à 150 000 francs CFA dans les établissements privés.
Depuis la création du Centre national de prévention et de traitement de l'insuffisance rénale (CNPTIR) en 2012, la Côte d'Ivoire a multiplié les centres et les postes de traitement.
De 10 postes de traitement en 2011, le pays est passé à 157 en 2023, répartis dans 15 centres d’hémodialyse à travers des villes comme Abidjan, Bouaké, Korhogo et Yamoussoukro.
Cette décentralisation a permis aux malades de recevoir des soins de qualité à proximité de leurs domiciles.
Un infirmier atteint d'insuffisance rénale, estime que cette subvention est une bénédiction :
« La subvention de l’État nous soulage. Nous sommes nombreux à ne pas avoir les moyens de faire la dialyse dans les hôpitaux privés. »
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