Le chef de l'État béninois, Patrice Talon, s'est encore exprimé le jeudi 8 février dernier contre toute révision de la constitution, affirmant ne pas souhaiter qu'on touche à une seule virgule de celle-ci.
Pourtant, ses fidèles partis à l'Assemblée nationale, dirigés respectivement par Joseph Djogbenou et Abdoulaye Bio Tchane, ont apporté leur soutien à une proposition de révision constitutionnelle initiée par le député Assan Seibou du Bloc Républicain.
Le communiqué de presse émis par l'Union Progressiste Le Renouveau ce 14 février souligne cette contradiction. Bien que le chef de l'État ait exprimé son opposition à la révision constitutionnelle, la Direction Exécutive Nationale a approuvé l'adhésion du Groupe parlementaire UP Le Renouveau à la proposition de révision constitutionnelle du député Assan Seibou.
Ce soutien est assorti de la possibilité d'introduire une proposition de loi modificative et complétive du Code électoral si un consensus n'est pas atteint autour de la proposition de révision constitutionnelle.
Un désaveu pour Patrice Talon ?
Cette situation soulève des questions quant à la crédibilité du chef de l'État et à sa relation avec ses partisans à l'approche de la fin de son mandat. Certains pourraient interpréter ces appuis divergents comme un signe de désaccord au sein même du pouvoir politique, mettant en doute la cohérence de l'action gouvernementale.
D'autres pourraient y voir une stratégie politique visant à déléguer la responsabilité de la révision constitutionnelle à la classe politique dans son ensemble, préservant ainsi l'image du chef de l'État.
Dans tous les cas, cette situation illustre le défi constant de la gouvernance politique et des alliances fluctuantes dans un système multipartite.
Alors que Patrice Talon cherche à marquer son héritage à la tête du Bénin, il se retrouve confronté à un paradoxe politique où ses propres alliés semblent soutenir des initiatives contraires à ses déclarations publiques.
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