Patrice Talon reste dans le collimateur des centrales et confédérations syndicales. Le 11 mai prochain, les rues de Cotonou seront à nouveau le théâtre d'une manifestation des travailleurs béninois, déterminés à exprimer leur mécontentement face à la hausse du coût de la vie dans le pays. Cette marche, qui fait suite à une précédente tentative avortée le 27 avril dernier, vise à démontrer que les citoyens ne reculeront pas devant les obstacles dressés par les autorités.
Les revendications syndicales et la détermination des leaders
Anselme Amoussou, Secrétaire Général de la CSA-BÉNIN, souligne l'importance de cette manifestation pour signifier un changement de mentalité au sein du gouvernement et rappeler que les temps ont évolué.
Malgré les entraves rencontrées lors de la dernière tentative, les syndicalistes restent déterminés à faire entendre leur voix.
Kassa Mampo, un autre représentant syndical, dans une interview à Christal News, ajoute :
"Après la répression et les arrestations des responsables syndicaux et des manifestants à la marche des travailleurs du 27 avril, la CSTB maintient sa marche du 1er mai naturellement parce que tout le monde est unanime à reconnaître que c'était un abus d'autorité. C'est une violation de la loi parce que tout au moins pendant la période du renouveau démocratique donc ça fait plus de 30 ans que les travailleurs et toutes les autres couches du pays organisent des marches sans autorisation. Nous maintenons parce que en fait, nous sommes dans un régime déclaratif et le Bénin qui s'inscrit dans des trucs des nations unies, des trucs de protection des droits de l'homme, à commission de droits de l'homme ne peut pas se permettre de violer sa propre constitution, de violer les conventions internationales qu'il a ratifiées et qui disent qu'il y a liberté de manifestation partout dans ce pays. Moi, j'ai toujours suivi pour faire une marche, on s'adresse à l'autorité, on fait une déclaration et c'est souvent le maire, parce que c'est le maire qui est garant de l'ordre public dans chaque commune. C'est le maire qui voit, vous lui écrivez, vous précisez qui veut organiser la marche, le lieu du rassemblement, l'itinéraire à suivre, la chute et à peu près l'heure de dispersion pour que l'autorité puisse prendre ses dispositions pour voir comment encadrer si c'est nécessaire. Parce qu'il arrive, moi j'ai organisé des marches dans ce pays où l'autorité n'a même pas envoyé les forces de l'ordre, parce que nous-mêmes nous avons nos propres brigades de sécurité généralement qui encadrent. Si l'autorité a confiance, elle ne se gêne même pas, mais si l'autorité n'a pas confiance surtout dans des grandes villes, elle contacte les forces de l'ordre qui essayent d'aider les organisateurs à encadrer le mouvement pour que ça se passe bien. Donc lorsqu'il y a liberté de manifestation, on ne peut pas parler de demande d'autorisation."
Défense de la liberté d'expression
En parallèle, Anselme Amoussou dénonce également une atteinte à la liberté d'expression, suite à une interdiction d'antenne sur l'ORTB, la télévision nationale béninoise.
La télévision nationale a répondu que l’émission avait simplement etait annulée mais le responsable syndical pense que c'est une décision prise expressément contre sa personne.
S'il est avéré, ce refus délibéré de lui accorder la parole lors d'un débat télévisé pourrait soulever des questions sur la véritable nature des relations entre les autorités politiques et les médias publics.
Il met en lumière le besoin pressant de préserver la liberté d'expression dans un contexte où les voix dissidentes sont étouffées.
Un appel à l'unité d'action
Alors que Patrice Talon fête un an de plus ce 1er mai, la journée risque d'être mouvementée si la position du Préfet du Littoral demeure la même que le 27 avril dernier.
Kassa Mampo maintient sa marche qui prend départ à l'Étoile Rouge dès 7h. Les autres responsables syndicaux ont prévu un sit-in suivi d'une déclaration à la Bourse du Travail.
Le secrétaire général de la CSTB convie ses camarades à se joindre à lui à l'Étoile Rouge et à marcher ensemble vers la Bourse du Travail pour ensemble lire la déclaration.
Au-delà des revendications économiques
La mobilisation des travailleurs, représentés notamment par la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB), dépasse les simples revendications économiques.
Elle constitue également un acte de défense des droits démocratiques fondamentaux, tels que la liberté de manifestation et d'expression.
Malgré les tensions persistantes entre le gouvernement et les syndicats, les travailleurs restent fermes dans leur détermination à faire respecter leurs droits constitutionnels et les engagements internationaux du Bénin en matière de droits de l'homme.
Dans ce combat pour la justice sociale et la démocratie, les travailleurs béninois affirment leur attachement à des principes fondamentaux et rappellent que la lutte pour une vie meilleure est indissociable de la préservation des libertés individuelles et collectives.
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