Le Président béninois, Patrice Talon, a pris un décret en date du 9 janvier 2024 instaurant un collège des ministres conseillers à la présidence de la République. Placés sous l'autorité du Président de la République, ce collège des ministres conseillers aura des fonctions bien définies.
Les ministres conseillers, collaborateurs du président, sont membres du Comité interministériel. Leur nomination est effectuée par le Chef de l’État, sur proposition des partis politiques membres de la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale ou soutenant l'action gouvernementale.
Ils ont pour mission de contribuer à la définition de la politique gouvernementale et de suivre la mise en œuvre du programme d'actions. Ils participent à l'élaboration des politiques sectorielles, préparent des discours politiques, et proposent des solutions pertinentes au Chef de l'État.
Aussi assurent-t-ils le suivi sur le terrain, la gestion des dossiers au cabinet du Président, et participent à la préparation des décisions du Conseil des Ministres.
Le collège des ministres conseillers est dirigé par un Coordonnateur. Il est essentiellement chargé de suivre la mise en œuvre des programmes d'activités des ministres conseillers. Il est désigné par le président de la République.
Le Collège dispose d'un secrétariat administratif en charge de l'interface avec les autres services administratifs de la Présidence, et ses frais de fonctionnement sont spécifiés dans le budget présidentiel.
Le temps des remerciements politiques ?
La création du collège des ministres conseillers soulève des interrogations sur la nature de cette décision à un peu plus de deux ans de la fin du second mandat de Patrice Talon. On peut se demander s'il s'agit du temps des remerciements politiques, une manière pour le président de consolider son soutien au sein de la majorité présidentielle et d'apaiser les tensions internes.
Le moment est-il enfin arrivé pour le chef de l'État de contenter les frustrés au sein de son camp politique?
En vue de sa succession, cette stratégie pourrait viser à consolider la discipline de groupe en apaisant les mécontentements internes. Un façon subtile de maintenir une cohésion politique dans la perspective des échéances électorales futures.
Quel impact sur le train de vie de l'État?
Enfin, l'augmentation du nombre de ministres conseillers peut soulever des préoccupations quant à l'impact sur le train de vie de l'État. Cette expansion pourrait entraîner des coûts supplémentaires liés aux salaires, aux avantages et aux frais de fonctionnement de cette nouvelle structure.
Il est pertinent de se demander si cette décision est justifiée sur le plan financier, surtout dans un contexte où l'efficacité administrative et la gestion rigoureuse des ressources publiques sont cruciales.
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