La scène s'est déroulée ce samedi dans l'arrondissement de Dan, département du Zou.
Une fillette a échappé de peu à la mort après avoir été grièvement blessée en manipulant un engin explosif.
Admise en urgence à l'hôpital, elle a subi une opération ce samedi 21 septembre, suite à de graves blessures à la main droite, à la cuisse droite et à l'abdomen.
Une barre de fer s'était logée dans sa cuisse droite, aggravant encore son état. Par chance, son état s'est stabilisé après l'intervention chirurgicale, lui évitant ainsi le pire.
Mais cette tragédie met en lumière une négligence persistante qui aurait pu être évitée.
Négligence des forces armées et pratiques locales dangereuses
L'incident tragique s'est produit à proximité du site de destruction d'armes de Dan, une zone autrefois occupée par une unité d'artillerie, aujourd'hui transformée en polygone de destruction de munitions obsolètes.
Ce site, bien que sécurisé par le 1er BAM (Bataillon d’Artillerie Mixte) et utilisé pour des exercices de destruction de munitions, semble encore poser des risques importants aux populations locales.
En effet, les habitants ont l’habitude de se rendre sur ce terrain pour ramasser des débris de fer qu'ils vendent ensuite, souvent sans aucune précaution.
Dans ce cas particulier, ce ne sont pas les enfants eux-mêmes qui ont ramené les engins explosifs. Des adultes les avaient introduits dans la concession familiale, et ces engins ont été laissés à portée des enfants, qui s'en sont ensuite emparés pour jouer.
C’est l’un de ces engins qui a explosé dans les mains de la fillette, causant l'horreur. Ce genre de drame, bien que rare, est malheureusement le résultat de comportements imprudents et d’une négligence coupable.
Les éléments des forces armées responsables de la gestion de ces sites doivent s’assurer de ramasser systématiquement tout matériel explosif non détruit afin de garantir la sécurité des populations environnantes.
Intervention tardive des autorités
Après l'explosion, la police a rapidement été alertée et s’est rendue sur les lieux.
Ne disposant pas de l’équipement nécessaire pour manipuler les explosifs, les forces de l'ordre ont dû faire appel à des militaires spécialisés pour sécuriser la zone.
Ces derniers ont récupéré les engins encore présents sur place et ont fait évacuer les lieux afin d’éviter d’autres accidents.
Ce site de Dan, aujourd'hui utilisé principalement pour la destruction de munitions, est sous la responsabilité de l'ONG Mines Advisory Group (MAG).
Fondée en 1989, cette organisation intervient dans une quinzaine de pays pour sécuriser des zones infestées de mines et de munitions non explosées.
Cependant, l'accident survenu montre que, malgré ces efforts, des risques subsistent.
Le champ de tir de Dan : une zone à haut risque ?
Le site de Dan, bien qu’essentiellement utilisé pour détruire des munitions obsolètes, n'est pas à l'abri de la négligence.
En collaboration avec le CPADD (Centre de Perfectionnement d'Action Post-Conflictuelle de Déminage et de Dépollution) et ses stagiaires spécialisés en Éléments Opérationnels de Déminage (EOD), des exercices sont régulièrement menés pour neutraliser les menaces d’explosifs.
Mais les incidents récents révèlent que davantage de vigilance est nécessaire.
Il est impératif que les autorités militaires prennent des mesures supplémentaires pour sécuriser le site de Dan et empêcher les populations locales de s'y aventurer à la recherche de ferrailles, une activité dangereuse qui expose surtout les enfants à des risques mortels.
La tragédie évitée de peu avec cette fillette rappelle douloureusement que des vies innocentes sont encore trop souvent sacrifiées à cause de la négligence.
Appel à la responsabilité
Les populations locales doivent être sensibilisées aux dangers liés à la récupération d'objets sur ces sites, en particulier des explosifs non détonés.
En parallèle, les éléments des forces armées et les ONG impliquées doivent veiller à ce qu'aucun matériel explosif ne soit laissé sur place.
Ramasser tous les engins explosifs après chaque exercice et renforcer la sécurité autour des zones à risque sont des mesures cruciales pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.
Ce drame rappelle à quel point la prudence est essentielle, et que la sécurité des civils, en particulier des enfants, doit rester une priorité absolue.
Comments