
Patrice Talon, président de la République du Bénin, s’avance tout doucement vers la fin de son second et dernier mandat à la tête du pays. Dans cette ambiance, comme un peu partout, les velléités de succession et les appels à la candidature de proches collaborateurs ne manquent pas.
Le Bénin ne fait pas exception à cette règle, les appels à la candidature de personnalités proches du chef de l’Etat se multiplient. Plusieurs mouvements ont ainsi vu le jour ces derniers mois. S’il y a un nom qui revient souvent dans la plupart des meetings et sorties dans plusieurs régions du pays, c’est celui d’Olivier Boko.
Il n’a aucune fonction officielle, mais reste incontournable et considéré comme le bras droit du chef de l’Etat. Homme d’affaires prospère mais également discret, Olivier Boko partage avec Patrice Talon une amitié et un soutien sans faille depuis plus de deux décennies.
Lorsqu’en 2012, Patrice Talon fut contraint à l’exil car recherché par les autorités politiques d’alors, Olivier Boko était à ses côtés, telle une ombre qui rassure de par sa présence. Les deux hommes partagent donc beaucoup, au point de faire dire à certains, qu’Olivier Boko serait officieusement, celui qui dirige le pays, aux côtés du chef de l’Etat.
Du rififi dans les relations entre les deux amis ?
Cette relation d’amitié mais aussi d’affaires pourrait bien se dégrader si ce n’est déjà en cours. En effet, les appels à une candidature d’Olivier Boko se font pressants et multiples, ceci à plus de trois ans de la fin du mandat 2 de Patrice Talon.

Même au sein du gouvernement, des frictions sont apparues en témoigne le départ de l’ancien ministre des Sports Oswald Homeky. Pour Patrice Talon, il est inconcevable qu’un ministre de la république soutienne une candidature fut-elle celle de son bras droit, publiquement.
Dans un entretien exclusif diffusé par la télévision publique béninoise ce samedi 23 décembre 2023, le chef de l’Etat déclare : « aujourd’hui, aucun parti politique ne s’est encore lancé dans le choix des candidats. Ni le Bloc républicain, ni l’Union progressiste, ni Les Démocrates, ni les FCBE et autres encore. Personne n’a encore fait ça. Les organes des partis n’ont pas encore ouvert la compétition. Et comment on peut voir quelqu’un qui a été au cœur de la réforme, notamment le ministre auquel vous faites allusion, ignorer son parti, ignorer cette réforme, ignorer cette bonne disposition qui, aujourd’hui, gouverne notre pays en matière politique et commencer par faire la promotion d’un candidat, son candidat à lui, celui qu’il estime être le meilleur candidat pour 2026 au mépris de tout ce que nous sommes en train de bâtir ensemble ? »
Un rappel à l’ordre du chef de l’Etat qui a entrainé la démission d’Oswald Homeky du ministère des Sports. Ce dernier avait notamment déclaré dans un entretien que "Olivier Boko est le mieux préparé » à la succession de Patrice Talon ajoutant que « s'il se présente, toutes les autres ambitions devront s'éclipser ». Des propos qui sont trop tôt venus et pas de la bouche indiquée selon le chef de l’Etat.
Patrice Talon en fossoyeur des ambitions de son bras droit ?

Dans le même entretien exclusif, d’autres propos du chef de l’Etat semblent confirmer qu’il n’est pas en harmonie avec la stratégie déployée par les soutiens de son ami qui appellent depuis un moment, à briguer sa succession. Répondant à la question à lui posée, Patrice Talon poursuit : « vous avez parlé de mon ami Olivier Boko, moi je ne sais pas s'il est candidat. D'abord un, le moment n'est pas arrivé, deuxièmement, ne suis pas du genre à faire la promotion de ma famille, de mes amis, de mes proches en matière politique. C’est pas mon genre». Des propos qui montrent que le chef de l’Etat n’est pas ou du moins pour l’heure, dans la dynamique d’une promotion de son bras droit.
Patrice Talon conclura sur la question en déclarant qu’il continuera à être actif après qu’il ait quitté le pouvoir. Des propos qui semblent laisser peu de place à la promotion d’ambitions dans son environnement immédiat.
Toutefois, le chemin vers 2026 peut encore révéler des surprises. En attendant peut-être une réaction officielle d’Olivier Boko ?
コメント