Le retour d'Ablasse Ouédraogo, président du parti Le Faso Autrement, de son assignation forcée au front, suscite soulagement et questionnement au sein de la scène politique burkinabé.
En effet, cette figure de l'opposition politique avait été enlevée fin 2023 et envoyée au front, dans un geste perçu comme une répression de ses activités critiques envers le régime de transition dirigé par le Capitaine Ibrahim Traoré.
L'événement marquant de son retour a été sa participation à la prière du vendredi 8 mars 2024 à la mosquée de la Trame d'Accueil de Ouaga 2000, le lendemain de son retour du front.
Dans un message empreint de spiritualité, l'opposant s'est prononcé via son compte Facebook : "de par la volonté et la grâce d'Allah le Tout Puissant, le Miséricordieux, nous avons participé à la prière du vendredi 8 mars 2024 à la mosquée de la Trame d'Accueil de Ouaga 2000 de retour du front le jeudi 7 mars 2024.
Qu'Allah ramène la paix, la sécurité, l'unité et le vivre ensemble au Burkina Faso."
Ce retour soulève des questions sur le respect des droits politiques et la liberté d'expression dans le pays. Alors que le Burkina Faso cherche à consolider sa transition démocratique, les incidents tels que celui impliquant Ablasse Ouédraogo mettent en lumière les défis persistants auxquels est confronté le pays dans sa quête de stabilité politique et de respect des droits fondamentaux de ses citoyens.
Parallèlement, un autre cas fait écho à celui d'Ablassé Ouédraogo, celui de Guy Hervé Kam, avocat et défenseur des droits humains au Burkina Faso.
Il a été détenu pendant plus d'un mois à la Direction générale de la sûreté de l'État, accusé d'atteinte à la sûreté de l'État.
Le Tribunal administratif de Ouagadougou a ordonné sa libération immédiate, déclarant sa détention illégale. Cette décision intervient dans un contexte marqué par des cas d'arrestations arbitraires et d'enrôlements forcés.
Cependant, il reste à voir si les autorités respecteront cette décision judiciaire, alors que des précédents ont montré une tendance à ignorer les avis du tribunal.
En effet, le même tribunal administratif avait déjà ordonné la suspension des enrôlements forcés contre les journalistes Issaka Lingani, Rasmané Zinaba et Bassiroun Badjo, mais les autorités ont ignoré l'avis du juge et ces derniers ont été tout de même réquisitionnés.
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