Dans un contexte économique tendu, le président Ibrahim Traoré et son gouvernement militaire ont fait appel à la solidarité des Burkinabè à l’étranger.
Face à des besoins financiers pressants, la diaspora a été sollicitée pour soutenir le régime dans ses efforts de stabilisation du pays.
À Abidjan, l’Ambassade du Burkina Faso a appelé à une "Journée Spéciale de Mobilisation Patriotique", destinée à collecter des fonds pour le soutien militaire et la réappropriation du territoire.
Un appel à la mobilisation patriotique
Dans un communiqué officiel, Dié Millogo, Chargé d’Affaires à l’Ambassade du Burkina Faso en Côte d’Ivoire, a exhorté la communauté burkinabè à se rassembler le 28 septembre 2024 au Consulat général d’Abidjan-Plateau, dès 9 heures.
Il a insisté sur la nécessité de ce rassemblement pour renforcer l’effort de paix et de défense nationale.
Pour faciliter les contributions financières, des plateformes telles qu’Orange Money et Wave ont été mises en place, permettant à chacun de participer au Fonds de Soutien Patriotique.
Le message transmis était clair : "Exprimez votre attachement à la mère patrie en cette période critique", a-t-il déclaré, soulignant l’importance de la solidarité nationale dans la lutte pour la stabilité du pays.
Des réserves exprimées par la diaspora
Cependant, cet appel ne fait pas l’unanimité. Une partie significative de la communauté burkinabè en Côte d’Ivoire a exprimé son refus de participer à cette mobilisation financière, invoquant un manque de transparence de la part des autorités burkinabè.
Dans une lettre datée du 25 septembre 2024, la communauté burkinabè en Côte d'Ivoire a fait part de son mécontentement à Dié Millogo.
Les signataires ont exprimé leur méfiance vis-à-vis de l’administration en place, rappelant que des cotisations précédentes n’avaient jamais fait l’objet d’un suivi ou d’une communication sur leur utilisation.
Cette absence de retour a suscité un profond sentiment de frustration et de suspicion au sein de la diaspora.
"Nos demandes d’audience sont ignorées, sauf lorsqu’il s’agit de collecter des fonds".
La communauté a également dénoncé une pression indue exercée sur les ressortissants, sans engagement réciproque de la part de leur gouvernement.
Un climat de défiance
Cette réponse met en lumière un climat de défiance croissant entre les autorités burkinabè et leur diaspora, particulièrement en Côte d’Ivoire.
Les Burkinabè de ce pays, qui représentent une force économique importante, ont exprimé leur souhait de voir plus de transparence et de dialogue avant de s’engager à nouveau dans des initiatives de soutien financier.
"Nous espérons vivement qu'à l'avenir, une transparence et un dialogue constructif pourront être établis afin de rétablir la confiance".
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