
Au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un putsch ayant renversé le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, vient de passer un peu plus d’un an à la tête de l’exécutif. Des solutions ont-elles été trouvées aux problèmes ayant justifié sa prise du pouvoir ? L'armée reste-t-elle la seule alternative pour en finir avec la nébuleuse djihadiste ?
« Le Burkina-Faso décrète la mobilisation générale face à la multiplication des attaques djihadistes ».
Jadis épargné par ces attaques et très impliqué dans la libération d’otages de différentes nationalités des mains des terroristes, le Faso subit durement depuis 2015, des attaques terroristes assez fréquentes. Face aux difficultés que rencontre le régime du président Rock Marc Christian Kaboré dans la résolution du problème, les forces de défense et de sécurité ont décidé de prendre leur responsabilité en déposant l’ancien président. Motif principal avancé : en finir avec le terrorisme. C'est le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui prend alors le pouvoir le 24 Janvier 2022.
Quelques mois après, et pour le même motif, le 30 septembre 2022, il fut renversé par le capitaine Ibrahim Traoré, puis contraint à l’exil. Dès son arrivée, le capitaine Traoré a multiplié les offensives afin de sécuriser le pays, dont des pans entiers étaient aux mains des terroristes. Selon des chiffres avancés par l'agence d'information du Burkina-Faso : « Plus de 400 terroristes ont été neutralisés durant la contre-offensive des forces armées Burkinabè contre près de 3.000 criminels qui ont tenté de s'emparer de la ville de Djibo ». Ce groupe de terroristes visait à semer le deuil et à s’emparer de la ville.
Le 4 mai 2023, le capitaine Traoré a, sur la chaine publique, décliné son plan afin de reconquérir les vastes territoires désertés par l'Etat et qu’occupent les djihadistes. A cette date, la situation sécuritaire dans le pays reste préoccupante. Selon l'ONG Acled qui répertorie les victimes des conflits dans le monde, plus de 6.000 personnes ont perdu la vie pour le compte de l'année 2023. Face à l’urgence, les autorités ont recruté 90.000 volontaires pour la défense de la patrie.
Mieux, une mobilisation générale permet désormais aux Burkinabè de plus de 18 ans de participer à l'effort de guerre. Des sources estiment également la présence de soldats de la milice russe Wagner sur le sol burkinabè, ce que Ouagadougou dément formellement. « Nous n’avons pas besoin de soldats étrangers, mais d’équipements ».
Désormais ensemble avec le Mali et le Niger au sein de l’Alliance des Etats du Sahel, le Burkina Faso doit trouver des solutions plus efficaces face au péril djihadiste. Nouer de nouveaux partenariats afin d’acquérir le matériel nécessaire pour répondre aux attaques serait une solution. Mieux former les soldats en est une autre. Renforcer les aptitudes des volontaires pour la défense de la patrie est aussi une piste.
En ce qui concerne la durée de transition, bien malin qui pourrait dire avec certitude ce qu’il se passera. Théoriquement prévue en juillet 2024, le capitaine Traoré a déjà déclaré qu’il n’y aurait aucune élection dans le pays tant que la situation sécuritaire ne le permettrait pas.
Comments