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Burkina : Ibrahim Traoré bien parti pour...

Writer: Towanou JohannesTowanou Johannes

La clôture des Assises nationales sur la suite de la Transition a été marquée par la signature de la Charte de la Transition révisée par le Président du Faso, Capitaine Ibrahim Traoré. Si cet acte symbolise une étape majeure pour le Burkina Faso, il suscite également des questions sur la direction future du pays.


Une transition prolongée : nécessité ou stratégie politique ?


La prolongation de la durée de la transition à cinq ans, à partir du 2 juillet 2024, est l'un des changements les plus significatifs introduits par la nouvelle Charte.


Officiellement, cette extension vise à garantir une période adéquate pour la mise en œuvre des réformes nécessaires et pour stabiliser la nation.


Cependant, cette décision pourrait aussi être perçue comme une stratégie politique permettant au Capitaine Traoré de consolider son pouvoir et de renforcer son contrôle sur le pays.


L'évolution du titre de Président de la Transition à Président du Faso, avec des fonctions étendues incluant celles de chef suprême des Forces armées nationales, accentue cette perception.


Ce changement, bien que présenté comme une formalité constitutionnelle, confère une légitimité et une autorité accrues au Capitaine Traoré, consolidant ainsi son emprise sur le pouvoir.


KORAG : organe stratégique ou instrument de contrôle ?


La création du KORAG, une instance chargée de la vision stratégique du pays, est une autre innovation majeure.


L'article 7 de la Charte stipule que la composition, l'organisation et le fonctionnement du KORAG sont laissés à la discrétion du Président du Faso.


Bien que cet organe soit présenté comme un moyen de renforcer la gouvernance, l'absence de mécanismes clairs de contrôle et de transparence pourrait en faire un instrument de pouvoir pour le Président.


Le fait que les membres du KORAG travaillent à titre gracieux et disposent d'une compétence sur tout le territoire national soulève également des interrogations.


Cette disposition pourrait limiter la diversité des perspectives et concentrer davantage le pouvoir décisionnel entre les mains d'un cercle restreint de fidèles du Président.


Réorganisation gouvernementale et législative : efficacité ou centralisation ?


Le réajustement de la structure gouvernementale et de l’Assemblée législative de Transition reflète une volonté de modernisation et d'efficacité.


Le gouvernement de Transition, désormais composé de 25 membres, sera dirigé par un Premier ministre nommé par le Président du Faso.


L’Assemblée législative de Transition, composée de 71 membres exerçant leur mandat de façon bénévole, semble viser une représentation inclusive et économique.


Toutefois, cette structure pourrait aussi limiter la diversité et l'indépendance des députés, surtout si les frais de session ne compensent pas suffisamment leur engagement, rendant la fonction moins attractive pour des candidats de qualité.


Éligibilité des acteurs de la Transition


Un aspect crucial de la Charte révisée est l'éligibilité des principaux acteurs de la Transition aux futures élections.


Le Président de la Transition, le Premier ministre et le Président de l'ALT pourront ainsi se présenter aux élections présidentielles, législatives et municipales, marquant la fin de la période de Transition.


Cette disposition, tout en garantissant une certaine continuité dans la gouvernance, pourrait être vue comme une manière de maintenir les actuels détenteurs du pouvoir en position de force, réduisant ainsi la concurrence électorale et la diversité des candidats.


Vers une nouvelle ère ou un renforcement du statut quo ?


Le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Emile Zerbo, a salué les débats constructifs des Assises, soulignant leur importance pour l’avenir du Burkina Faso.


Néanmoins, cette Charte révisée, bien qu’ambitieuse dans ses objectifs, comporte des risques de concentration du pouvoir et de contrôle renforcé par le Président du Faso.


La véritable épreuve résidera dans la capacité du Burkina Faso à équilibrer les réformes nécessaires avec une gouvernance transparente et inclusive, évitant ainsi les pièges d’une Transition prolongée et potentiellement autocratique.

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