Le 2 octobre 2024, le président Ibrahim Traoré a décidé de retirer de l'antenne l'émission de téléréalité "The Bachelor", diffusée sur Canal+.
Cette mesure, annoncée par le Conseil supérieur de la communication (CSC), vient en réponse à l’inquiétude croissante concernant la protection des valeurs culturelles burkinabè.
Le programme est jugé dégradant pour l’image de la femme africaine et incompatible avec les normes morales du pays.
Une téléréalité mal perçue
Dans "The Bachelor", des femmes se disputent les faveurs d’un homme célibataire, un concept qui a provoqué un tollé parmi les autorités burkinabè.
Le CSC a vivement critiqué cette représentation des femmes, estimant qu’elle va à l’encontre des attentes culturelles locales.
Le conseil s’inquiète également des répercussions de ce type de divertissement sur les jeunes, un public particulièrement vulnérable.
Selon les régulateurs, l’émission constitue une menace pour l’éducation des jeunes générations, renforçant ainsi la volonté des autorités de préserver la jeunesse burkinabè des dérives associées à certains contenus venus de l’étranger.
Un geste symbolique dans un contexte politique sensible
Sous la gouvernance d’Ibrahim Traoré, le Burkina Faso se trouve dans une phase de réaffirmation de son identité nationale.
La suspension de "The Bachelor" reflète une volonté politique de protéger les traditions culturelles du pays, alors que l’influence des médias étrangers s’intensifie.
Cette décision s’ajoute à une série de mesures visant à réguler les programmes audiovisuels étrangers, perçus comme contraires aux valeurs du Burkina Faso.
Un phénomène qui touche l’ensemble du continent
Le Burkina Faso n'est pas le seul pays africain à se dresser contre ce type de contenu.
En 2016, le Kenya avait déjà suspendu "The Bachelor", évoquant des préoccupations similaires sur la morale et l’influence des programmes occidentaux sur les jeunes.
Au Nigeria, malgré une industrie florissante de la téléréalité, des débats constants existent sur la pertinence de certains formats vis-à-vis des valeurs locales.
Préserver les mœurs : un enjeu continental
La décision du Burkina Faso traduit une tendance croissante dans plusieurs pays africains de vouloir protéger leur identité culturelle.
Face à la mondialisation et à la prolifération de contenus étrangers, ces nations prennent position pour préserver leurs valeurs et éviter une homogénéisation des normes culturelles.
Cette suspension envoie un message clair aux créateurs de contenus internationaux : les productions médiatiques devront respecter les sensibilités locales ou faire face à des sanctions.
Le Capitaine IbrahimTraoré, par cette décision, affirme son leadership tout en renforçant la place de l’identité burkinabè dans un monde de plus en plus globalisé.
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