Bénin/Affaire Richard Boni Ouorou: la défense dénonce et promet
- Towanou Johannes
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Les avocats du président du parti Le Libéral dénoncent une détention infondée et promettent de faire éclater la vérité
À peine quelques heures après son placement sous mandat de dépôt, Richard Boni Ouorou, président du parti Le Libéral, peut compter sur une défense déterminée.
Interrogé par Bip Radio, Maître Yssaine Yovogan, avocat au barreau de Paris et membre du collectif chargé de sa défense, a dénoncé une décision "surprenante" et contesté la base juridique des accusations portées contre son client.
"Le versement a eu lieu après le récépissé"
C’est l’un des principaux arguments avancés par la défense : selon Me Yovogan, les fonds supposément remis à un agent public l’ont été après l’obtention du récépissé provisoire du parti, et non pour l’obtenir.
« Monsieur Ouorou n’a jamais remis d’argent dans le but d’obtenir une quelconque prestation. Les fonds ont été versés après l’obtention du récépissé », a précisé l’avocat, ajoutant que l’instruction étant en cours, il ne pouvait entrer dans les détails à ce stade.
Cet élément pourrait s’avérer central pour contester l’accusation de corruption, dont le fondement repose justement sur l’intention d’obtenir un avantage indu en échange d’un acte administratif.
Une détention "injustifiée", selon la défense
Présenté au procureur spécial près la CRIET (Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme), Richard Boni Ouorou a été inculpé puis placé en détention dans la nuit du mercredi 21 au jeudi 22 mai 2025.
Une décision que Me Yovogan qualifie de "contre toute attente" :
« Nous espérions qu’il sorte libre. Ce placement sous mandat de dépôt est injustifié au regard des faits tels qu’ils sont », a-t-il déclaré.
Pour l’équipe de défense, l’affaire est encore au stade de la poursuite, et aucun élément objectif ne permettrait de justifier cette mesure privative de liberté.
Trois personnes mises en cause, mais une ligne de défense commune
Aux côtés de Richard Boni Ouorou, deux hauts fonctionnaires sont également mis en cause.
Il s'agit du directeur des partis politiques et des affaires électorales ainsi qu’un cadre de la Direction des Affaires intérieures et des Cultes.
Tous les trois sont poursuivis dans cette affaire. Pourtant, selon Me Yovogan, l’unanimité entre les coaccusés sur l’absence de participation active de Richard Boni Ouorou à un quelconque acte de corruption constitue un indice fort de son innocence.
« Nous allons rester combatifs pour faire la démonstration, devant les juges, que cette détention est injustifiée », a-t-il affirmé.
Une défense confiante dans l’évolution de la procédure
En attendant la suite de l’enquête et d’éventuelles confrontations, la défense affiche sa volonté de saisir toutes les voies de droit pour obtenir la libération de son client.
« Ce qui lui est reproché n’est pas juridiquement vérifié. L’infraction n’est pas constituée », martèle Me Yovogan.
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