Bénin : face à la presse, Patrice Talon révèle et met en garde
- Towanou Johannes
- 2 days ago
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Dix jours après la tentative de coup d’État déjouée du 7 décembre 2025, le président de la République, Patrice Talon, est sorti de son silence médiatique. Face à la presse ce jeudi 18 décembre 2025, le chef de l’État a livré une double mise au point : sur les responsabilités militaires liées aux événements, mais aussi sur les réactions publiques suscitées par cette séquence de crise.
« Ce n’est pas la Garde nationale »
Dans une déclaration claire, Patrice Talon a tenu à lever toute ambiguïté concernant l’implication institutionnelle des forces régulières.
Le président a formellement exclu toute responsabilité de la Garde nationale dans l’attaque ayant visé l’ordre constitutionnel.
« Ce n'est pas la Garde nationale qui a opéré l'attaque… ce n'est ni le commandement, ni le sous-commandement… »
Par cette précision, le chef de l’État a cherché à préserver l’intégrité et l’honneur d’une institution républicaine, au cœur de nombreuses spéculations depuis l’échec du putsch.
Des actes imputés à un groupe isolé
Le président a ensuite circonscrit les faits à une action limitée, portée par des individus agissant en dehors de toute chaîne hiérarchique officielle.
« Ce sont quelques égarés, manipulés par des nostalgiques et des jaloux. »
Sans nommer explicitement de responsables civils ou politiques, Patrice Talon évoque ici des influences extérieures et des motivations personnelles.
Il suggère une tentative de récupération ou de règlement de comptes, sans remettre en cause la loyauté globale des forces armées.
Une mise en garde sur les réactions publiques
Au-delà de l’aspect sécuritaire, le président a également attiré l’attention sur certaines réactions observées dans l’espace public et sur les réseaux sociaux depuis le 7 décembre.
Il a fermement condamné toute forme de glorification ou de banalisation de la violence.
« Se réjouir d'un crime est condamnable. On ne peut pas applaudir publiquement un crime, ni se réjouir publiquement d'un crime… »
Par cette déclaration, Patrice Talon rappelle que la liberté d’expression trouve ses limites lorsque des faits criminels sont publiquement célébrés, en particulier dans un contexte de menace contre l’ordre républicain.
Éviter les amalgames, préserver la cohésion
Cette sortie médiatique s’inscrit dans une volonté affichée de clarifier les responsabilités sans stigmatiser les institutions, tout en appelant à une responsabilité collective dans le traitement de cette crise.
Depuis la tentative de putsch, plusieurs interpellations, auditions et procédures judiciaires ont été engagées.
Le président semble vouloir fixer un cadre de lecture clair : distinguer les actes individuels des structures républicaines, et prévenir toute dérive susceptible d’alimenter les tensions.
Un message politique et institutionnel
À travers cette prise de parole, Patrice Talon adresse un message à plusieurs niveaux.
D'abord à l’armée, pour réaffirmer la confiance dans sa hiérarchie et son professionnalisme.
Ensuite à l’opinion publique, pour rappeler que la condamnation de la violence ne doit souffrir d’aucune ambiguïté.
Enfin aux acteurs politiques et sociaux, pour souligner la nécessité de retenue dans un contexte encore fragile.
Une séquence toujours sous observation
Si cette intervention présidentielle apporte des clarifications importantes, elle ne clôt pas le dossier.
Les enquêtes se poursuivent, les responsabilités individuelles restent à établir, et la justice est appelée à se prononcer sur les faits.
En attendant, cette sortie médiatique marque une étape clé dans la gestion politique de la crise, alors que le Bénin tente de consolider le retour au calme tout en tirant les enseignements d’un épisode qui a profondément secoué le pays.









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