Bénin : les confessions de Patrice Talon au peuple béninois
- Towanou Johannes
- Aug 1
- 3 min read

Pour son dernier 1er août à la tête de l’État béninois, Patrice Talon a livré un message sobre mais profondément chargé d’émotions. Ni discours de victoire, ni véritable adieu, mais un moment suspendu entre reconnaissance, lucidité et passage de témoin.
« J’ai donné tout ce que j’avais »
Ce n’était pas un discours de fin de règne, mais une confidence d’homme d’État au soir d’un long voyage.
Sans fanfare ni formule creuse, Patrice Talon a ouvert son cœur au peuple béninois, au terme du défilé du 1er août :
« J’ai personnellement le sentiment que j’ai donné le meilleur de moi-même. Je suis allé jusqu’au bout de mes efforts, de mon imagination, de ma réflexion, de tout ce que je possède comme potentiel. »
Un aveu qui sonne comme une déclaration d’authenticité, loin des postures politiques.
Le chef de l’État n’a pas revendiqué la perfection, mais la sincérité de son engagement.
« Je ne suis pas Dieu »
Le président n’a pas esquivé ses limites.
Bien au contraire. Avec une franchise rare à ce niveau de responsabilité, il a reconnu ses erreurs :
« J’ai travaillé avec bonne foi, même si j’ai pu me tromper très souvent. N’étant pas Dieu, je demande aux Béninois de pardonner mes insuffisances et de croire en notre destin commun. »
Une phrase lourde de sens, qui résonne comme un appel à l’unité et à la compréhension.
Le pouvoir, chez Talon, semble ne pas être une armure d’invincibilité, mais une mission avec ses risques, ses doutes et ses zones d’ombre.
« Le feu est allumé »
Plutôt que de dresser un bilan figé, Patrice Talon a préféré souligner la dynamique enclenchée.
Pour lui, l’essentiel ne réside pas dans le passé, mais dans l’élan transmis.
« Le coup d’envoi est donné. Le feu est allumé. »
Cette image, brûlante de symbolisme, traduit sa vision d’un pays désormais en mouvement, prêt à avancer sans lui.
« Tout le mérite qui est le nôtre va se transformer en développement réel au fil des jours, des mois, des années à venir. »
Un flambeau tendu à ceux qui viendront après.
Car pour Talon, ce n’est pas son œuvre qu’il célèbre, mais l’avenir qu’il espère.
Une parole tournée vers la jeunesse
Le président n’a pas manqué de s’adresser aux jeunes, ceux qui porteront demain la lourde responsabilité de faire vivre la République.
Et son message était clair, sans détour ni langue de bois :
« Que le désespoir qui a longtemps caractérisé la jeunesse béninoise s’efface complètement. »
Puis, plus profondément encore :
« Qu’elle ait confiance en elle-même, confiance au Bénin, et qu’elle accompagne cette dynamique en cours. »
Des mots choisis, prononcés avec gravité. Comme un vœu. Comme un pari sur l’avenir.
Dernier 1er août, mais pas encore le départ
Contrairement à ce que certains pourraient penser, Patrice Talon n’a pas dit adieu.
Son mandat court encore. Mais le 1er août 2025 marque une étape symbolique : la dernière fête nationale qu’il préside en tant que chef d’État.
« Ce que j’ai pu faire est perfectible. Ce que j’ai fait de mieux, c’est en tant que président du Bénin. »









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