Lors de son meeting du samedi 8 février à Marcory Résidentielle, Laurent Gbagbo a dénoncé des entraves à la tenue de son rassemblement.
Le président du PPA-CI a révélé que plusieurs sites, dont le Parc des Sports et le stade Robert Champroux, lui ont été refusés.
Il a ensuite attaqué le régime ivoirien notamment sur la question de la justice qu'il a durement critiqué :
« Dès que tu exprimes une idée contraire à celle des détenteurs provisoires du pouvoir, on te convoque à la police, on te conduit au tribunal. Le procureur fait un discours pour demander une peine de prison à vie ou 20 ans. Nous sommes tous condamnés à 20 ans ! Ici, en Côte d’Ivoire, c’est le pays des condamnations de 20 ans. On est condamné à 20 ans et pourtant on se promène. C'est quoi tout ça ? C'est quelle vie ça ? »
Adjoumani défend ouattara et fustige Gbagbo
Quelques jours avant cette sortie de Gbagbo, le ministre d’État en charge de l’Agriculture et porte-parole du RHDP, Kobenan Kouassi Adjoumani, avait vivement critiqué l’ancien président depuis Yamoussoukro.
Il avait dénoncé son utilisation du terme « digba dette » pour qualifier la gestion financière d'Alassane Ouattara.
« J'ai entendu quelqu'un dire que le président Alassane Ouattara a contracté une “digba” dette ! (…) Je suis obligé de réagir parce que connaissant Alassane Ouattara, il ne peut pas aller dans la poubelle ! Nous ne pouvons pas accepter qu'on dise des choses graves sur le compte de notre président. Je sais qu'en parlant de digba dette, c'est pour amuser la galerie, mais quand on aborde des sujets aussi importants, il faut être sérieux (…) Vous ne verrez jamais le président Alassane Ouattara tenir de tels propos parce qu'il incarne le sérieux à l'image du président Félix Houphouët-Boigny. Quand il parle de "digba" dette, il oublie que notre pays gère bien sa dette, il oublie aussi de mentionner qu'à côté de la soi-disant digba dette, il y a un "doumgba" travail qui est réalisé par Alassane Ouattara ! »
La réplique mordante de Gbagbo
Laurent Gbagbo n’a pas laissé passer cette attaque. Depuis Marcory, il a répondu avec un ton ironique, revendiquant son style de communication et moquant son adversaire.
« Je parle la langue de mon peuple. J'utilise ce niveau de langage pour que les individus comme Adjoumani me comprennent. J'ai étudié le latin, je connais les racines de tous les mots. Est-ce qu'Adjoumani sait comment les mots arrivent dans le dictionnaire ? D'ici quelques années, "Digba" sera dans Le Larousse... »
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