
Depuis plusieurs années, Jean-Louis Billon, homme d’affaires prospère et figure du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), ne cache plus son ambition de briguer la magistrature suprême. Mais derrière ses aspirations se dessine une stratégie qui pourrait affaiblir son propre parti, suscitant des interrogations sur ses véritables intentions.
Un appétit présidentiel déclaré depuis 2021
Déjà en 2021, Jean-Louis Billon faisait parler de lui en déclarant publiquement sa volonté de devenir président de la République en 2025.
À une époque où le PDCI était encore dirigé par Henri Konan Bédié, il affichait déjà son impatience et son désir de renouveler la classe politique ivoirienne.
Dans une déclaration controversée, il proposait de mettre à la retraite les figures emblématiques de la politique ivoirienne, dont Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié.
Ce positionnement, perçu par beaucoup comme prématuré et irrespectueux des hiérarchies internes du PDCI, avait suscité un tollé.
Pourtant, Billon assumait :
« Ce n’est pas un coup de tête. Déjà au collège, mes camarades savaient que j’avais cette ambition. »
Une opposition à Tidjane Thiam, le président du PDCI-RDA
La situation actuelle de Jean-Louis Billon au sein du PDCI est encore plus complexe, car il défie ouvertement Tidjane Thiam, président du parti et candidat naturel à l’élection présidentielle de 2025.
Tidjane Thiam, économiste de renom et ancien directeur général de Credit Suisse, a été choisi par le PDCI pour incarner le renouveau tout en respectant les valeurs fondatrices du parti.
Cependant, Jean-Louis Billon semble poursuivre sa propre voie, remettant en question cette décision collective et suscitant des tensions internes.
Sa volonté de braver les orientations du parti et ses critiques envers Tidjane Thiam sont perçues comme des manœuvres visant à fragmenter le PDCI.
Un homme déterminé à tout prix
Jean-Louis Billon semble prêt à tout pour atteindre son objectif. En 2025, il est encore accusé de chercher à déstabiliser le PDCI.
Il aurait rencontré Masséré Touré, proche du président Ouattara, fin 2024 sans que rien ne filtre de cette entrevue.
Aussi la couverture médiatique favorable de journaux alignés sur le RHDP, posent-ils des questions.
Ces éléments nourrissent les soupçons selon lesquels il jouerait un rôle de cheval de Troie du pouvoir en place, dans l’unique but de fragiliser le parti.
De plus, son attitude face au Conseil de discipline du PDCI, où il est convoqué pour des positions jugées contraires à la ligne du parti, reflète son obstination.
Billon défie publiquement les décisions internes, arguant que seules les communications officielles sont juridiquement contraignantes.
Une posture qui illustre une volonté de s’affranchir des règles et d’affirmer son indépendance, parfois au détriment de l’unité du parti.
Une ambition nourrie par un empire économique
Fils d’un magnat de l’agro-industrie, Jean-Louis Billon a hérité d’un empire bâti grâce aux politiques nationalistes d’Houphouët-Boigny et Bédié.
SIFCA, l’entreprise emblématique de la famille, est souvent citée comme un symbole de réussite ivoirienne.
Pourtant, ses détracteurs l’accusent d’ingratitude envers le PDCI, qui a grandement contribué à son ascension.
En se positionnant comme candidat, Jean-Louis Billon utilise son poids économique et son influence pour tenter de redéfinir l’avenir politique du pays.
Mais cette démarche soulève des critiques : est-il motivé par un réel désir de servir le peuple ou par une ambition personnelle exacerbée ?
Tidjane Thiam, un obstacle à l’ambition de Billon
La montée en puissance de Tidjane Thiam au sein du PDCI constitue un obstacle majeur pour Jean-Louis Billon.

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