Côte d'Ivoire: Laurent Gbagbo fait des révélations et claque la porte...
- Towanou Johannes
- Apr 11
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C'est une rupture politique au goût d’alerte en Côte d'Ivoire.
Laurent Gbagbo a officiellement annoncé la suspension de la participation de son parti, le PPA-CI, à la Commission Électorale Indépendante (CEI).
Un geste fort, symbolique et stratégique à quelques mois de la présidentielle de 2025.
L’ancien chef d’État ne cache plus sa défiance envers une institution qu’il juge aux ordres.
Ce retrait, présenté comme une décision mûrement réfléchie, marque un tournant :
“En tant qu’ancien Président de la République, j’ai un devoir, le devoir de dire non à la forfaiture. Le devoir de tirer la sonnette d’alarme. Le devoir de protéger la Côte d’Ivoire de l’abîme.”
Le spectre du 11 avril 2011
Laurent Gbagbo exhume un souvenir douloureux pour justifier sa posture : “En 2011, la Côte d’Ivoire a connu le pire.”
Ce 11 avril, date de son arrestation suite à la crise post-électorale, reste ancrée dans les mémoires.
Par cette référence, il met en garde contre un retour à l’instabilité : “Nous ne voulons plus d’un autre 11 Avril.”
Il refuse que l’histoire se répète et insiste sur sa responsabilité d’homme d’État.
Le ton est grave, la mise en garde limpide : le processus électoral actuel contient les germes d’une nouvelle déflagration si rien n’est corrigé.
Un appel urgent au dialogue national
Plutôt que de s’enfermer dans une logique de confrontation, le président du PPA-CI propose une alternative pacifique.
Il appelle à :
“l’ouverture d’un dialogue politique sincère entre les principaux partis de l’opposition, la société civile et le pouvoir”, afin de “remettre la Côte d’Ivoire sur le chemin d’élections crédibles, inclusives et apaisées”.
Gbagbo veut réunir les forces vives du pays autour d’une même table. Ce dialogue, selon lui, est la seule voie pour éviter une nouvelle tragédie nationale.
Il tend la main, mais reste ferme : sans réformes, son parti ne cautionnera pas le système actuel.
Une CEI sous le feu des critiques
Ce retrait spectaculaire n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une contestation croissante de la CEI, accusée de manquements graves par de nombreux acteurs politiques et de la société civile.
Les critiques portent notamment sur la composition déséquilibrée de l’institution, l’opacité du processus de révision de la liste électorale et l’absence de concertation.
En claquant la porte, le PPA-CI met la pression sur le régime en place. Cette décision pourrait en entraîner d’autres, fragilisant davantage la crédibilité du processus en cours.
Vers un scrutin sous haute tension
L’élection présidentielle d’octobre 2025 s’annonce déjà sous tension. Le geste de Laurent Gbagbo agit comme un signal d’alerte.
Sa déclaration n’est pas une simple posture d’opposant, mais un cri de ralliement : “Le devoir de tirer la sonnette d’alarme”.
L’ancien président sait que sans réforme, la paix reste illusoire. En se retirant de la CEI, il pose un acte fort : il refuse de cautionner un système électoral qu’il juge biaisé.
Et surtout, il invite le pays à un sursaut collectif avant qu’il ne soit trop tard.


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