Cameroun : annoncé comme mort, Paul Biya introuvable
- Towanou Johannes
- Oct 9, 2024
- 3 min read
Depuis plusieurs semaines, l'absence prolongée du président camerounais Paul Biya suscite de nombreuses rumeurs concernant son état de santé, voire son décès.
À 91 ans, Biya, qui dirige le Cameroun depuis 42 ans, n'a pas assisté à plusieurs événements internationaux majeurs, comme l'Assemblée générale des Nations Unies fin septembre ou le sommet de la Francophonie début octobre.
Alors que ces absences alimentent l'incertitude, les autorités camerounaises se sont exprimées à plusieurs reprises pour rassurer l'opinion publique.
Rumeurs amplifiées par une vidéo controversée
Le climat d'inquiétude a été exacerbé le 8 octobre 2024 par une vidéo diffusée par la chaîne Africa Broadcasting Service (ABS), basée aux États-Unis, dans laquelle le présentateur, un leader séparatiste anglophone, annonçait la mort de Paul Biya.
Selon ce dernier, il aurait reçu des informations provenant du Cameroun, de Suisse, et de France confirmant le décès du président.
Cette déclaration a immédiatement provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, où les spéculations autour de la succession du président se sont intensifiées.
Première réponse officielle du gouvernement
Face à cette rumeur croissante, le gouvernement camerounais a réagi dans un communiqué publié le jour même.
René Sadi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a fermement rejeté ces spéculations, qualifiant les rumeurs de « fantasme et de pure imagination ».
Il a précisé que le chef de l'État « s'est accordé un bref séjour privé en Europe », tout en soulignant que Paul Biya, malgré son absence physique, « demeure attentif à l'évolution de la vie nationale ».
Le gouvernement a également tenu à rassurer les Camerounais sur l’état de santé du président, qui serait selon eux en bonne forme.
René Sadi a indiqué que Paul Biya rejoindrait le pays « dans les tous prochains jours », un message qui se veut apaisant dans un contexte marqué par l'incertitude.
Renforts des ministres pour démentir les rumeurs
Avant même le communiqué de René Sadi, d’autres membres du gouvernement avaient déjà pris la parole pour contester les rumeurs.
Jacques Fame Ndongo, ministre d'État et membre influent du parti majoritaire RDPC, a dénoncé ces allégations qu’il a qualifiées de « dénuées de tout fondement ».
Le cabinet de la présidence a également publié une déclaration condamnant fermement ces rumeurs, réaffirmant « l'excellent état de santé du chef de l'État qui travaille et vaque à ses occupations à Genève ».
De son côté, le ministre du Travail, Grégoire Owona, a ajouté que ceux qui colportent de fausses informations sur la mort du président doivent « payer le prix fort ».
Il a souligné que des mécanismes légaux existent pour poursuivre les auteurs de ces rumeurs, rappelant qu’on « n'annonce pas le décès d'un chef de l'État sans s'assurer de ce qu'il se passe ».
Une succession déjà en débat ?
Parallèlement aux rumeurs sur la santé de Paul Biya, la question de sa succession est au cœur des débats.
Des spéculations circulent autour du rôle que pourrait jouer la France dans ce processus, certains évoquant le fils aîné du président, Franck Emmanuel Biya, comme successeur potentiel.
Un utilisateur sur X (anciennement Twitter) a écrit :
« Paul Biya a dirigé le Cameroun pendant 42 ans et a presque détruit le pays. Maintenant, la France fait tout pour que son fils prenne le relais. »
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