Cameroun/Fecafoot: Samuel Eto’o révèle le salaire auquel il renonce
- Towanou Johannes
- 5 days ago
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Dans un contexte de fortes turbulences au sein du football camerounais, entre désaccords persistants avec le ministère des Sports et critiques sur la gouvernance de la Fecafoot, Samuel Eto’o a choisi de répondre par l’exemple. Présent au MBOA Paris, salon annuel de la diaspora camerounaise à Paris, le président de la Fecafoot a fait une révélation marquante : il ne perçoit aucun salaire depuis son élection en décembre 2021.
« Il est inconcevable pour moi de toucher ce salaire »
Avec une franchise rare, l’ancien Ballon d’or africain a déclaré :
« Je pense vraiment que ce serait même indécent de prendre ce salaire-là. Peut-être quand nous aurons terminé le nouveau bâtiment qui vous mérite, qui mérite l’histoire de notre football, je songerais peut-être à prendre un franc symbolique. »
La rémunération mensuelle d’un président de fédération camerounaise est estimée à 3,5 millions de FCFA, auxquels s’ajoutent plusieurs avantages comme le loyer et le gardiennage, portant le total à près de 6 millions de FCFA par mois.
Mais Eto’o dit avoir tout refusé, soit 72 millions de FCFA chaque année, réinjectés intégralement dans la construction du nouveau siège de la Fecafoot.
« Peut-être que je prendrai 1 000 francs, je ne sais pas, pour mettre quelque part… mais il est impossible et inconcevable pour moi de toucher ce salaire. »
« Je l’avais déjà dit pendant ma campagne »
Ce choix de renoncement, il l’avait anticipé depuis longtemps, mais regrette que peu y aient prêté attention :
« Je l’avais déjà dit, vous ne l’avez pas suivi pendant ma campagne. J’avais dit : “Je ne toucherai pas au salaire prévu pour le président.” »
Face aux polémiques qui secouent la Fecafoot (guerre ouverte avec le ministère des Sports, crise autour de la sélection nationale, plaintes d’anciens internationaux et audit contesté), Samuel Eto’o veut se positionner comme un dirigeant intègre, qui sacrifie ses privilèges pour restructurer le football camerounais en profondeur.
« Je ne peux pas porter un costume Berlutti ici »
La démonstration d’humilité ne s’arrête pas au volet financier.
Le président de la Fecafoot a révélé avoir volontairement revu son style de vie :
« J’ai arrêté de m’habiller cher pour venir ici. Je ne peux pas porter un costume Berlutti dans une telle atmosphère. Ce serait du gaspillage. »
Un changement d’attitude qui tranche avec l’image de luxe et de strass souvent collée aux anciennes stars du football reconverties dans la gestion.
Un geste fort dans une période de crise
Cette sortie d’Eto’o intervient dans une période particulièrement tendue pour le football camerounais.
La Fecafoot est critiquée pour son manque de résultats, des tensions internes paralysent les décisions stratégiques, et l’équipe nationale est dans une phase instable.
Face à cette crise, le président veut montrer que la reconstruction ne peut passer que par le sacrifice personnel, la rigueur budgétaire et une gestion exemplaire.
Depuis son arrivée à la Fecafoot, Samuel Eto’o a donc renoncé à près de 180 millions de FCFA, une somme qu’il considère comme « un devoir et non une faveur » :
« Ce n’est pas une faveur que je fais, c’est un devoir. »
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