Ce mercredi 23 octobre, Longuè Longuè, de son vrai nom Longkana Agno Simon, a secoué l’opinion publique camerounaise en publiant une vidéo troublante sur son compte Facebook.
Dans ce document, l'artiste populaire apparaît en train de subir des actes de torture perpétrés par un groupe d'hommes qu’il identifie comme étant des militaires.
Les images choquantes, datant de 2019, montrent le chanteur, vêtu seulement d’un débardeur et d’un sous-vêtement blancs, implorant ses agresseurs de l’épargner.
Ce témoignage, qui survient dans un contexte de tensions politiques, rappelle les pratiques de répression souvent dénoncées au Cameroun.
"Il était question que l'on me tue, comme on a tué Martinez Zogo"
En révélant ces images, Longuè Longuè a évoqué l'assassinat du journaliste Martinez Zogo, dont l'enlèvement et la mort en 2023 avaient secoué le pays.
Le chanteur s'interroge sur le nombre de Camerounais qui ont subi le même sort, soulignant l'impunité qui semble régner face aux disparitions et actes de violence dirigés contre les voix dissidentes.
La vidéo relance ainsi le débat sur les droits humains et les libertés civiles au Cameroun, alimentant les appels à la justice.
Les réactions s'intensifient : condamnation et solidarité
La publication de la vidéo a suscité une vague d’indignation dans les milieux artistiques et politiques.
Plusieurs artistes se sont exprimés pour soutenir Longuè Longuè, condamnant fermement les violences subies par leur confrère.
Du côté des personnalités politiques, Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a réagi par une déclaration virulente contre ce qu'il qualifie de "barbarie d'État".
Dans son communiqué, il a fait le parallèle avec les tortures et arrestations arbitraires de militants du MRC en 2019 et les violences de 2020, dénonçant un climat de répression orchestré pour maintenir le pouvoir en place.
Le leader de l'opposition a exigé l'ouverture immédiate d'une enquête afin de traduire en justice les auteurs de ces actes, qu'il considère comme "inhumains".
Il a également interpellé les membres du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir, les exhortant à condamner ces pratiques qui profitent actuellement au régime, mais qui demeurent moralement inacceptables.
"Que le grand artiste indépendant, Longuè Longuè, trouve la compassion de tout le Peuple du Changement et de l'alternance", a conclu Maurice Kamto, appelant à la résilience face à l'oppression.
Un rappel des violences politiques au Cameroun
Les allégations de Longuè Longuè s'inscrivent dans un contexte plus large de répression des voix dissidentes au Cameroun.
Les images de torture rappellent les sévices documentés contre les militants du MRC, souvent accusés de s'opposer au régime du président Paul Biya.
Le manque de poursuites judiciaires à l'encontre des responsables de ces abus alimente un sentiment d'impunité et de frustration chez les victimes et leurs soutiens.
Une quête de justice au-delà des frontières
Longuè Longuè a exprimé sa volonté de porter plainte, non seulement au Cameroun, mais également en France, où il espère obtenir réparation pour les préjudices subis.
Pour l'artiste, il ne s'agit pas seulement de dénoncer les actes de violence commis à son encontre, mais aussi de sensibiliser l'opinion publique sur les abus des forces de sécurité dans le pays.
Alors que les réactions continuent d'affluer, le sort de Longuè Longuè et le retentissement de ses révélations pourraient marquer un nouveau chapitre dans la lutte contre les abus de pouvoir dans le pays.
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