Les rumeurs concernant l’état de santé du président camerounais Paul Biya continuent de prendre de l’ampleur, malgré les tentatives répétées des autorités pour calmer les inquiétudes.
Âgé de 91 ans et au pouvoir depuis 42 ans, Paul Biya n’a pas fait d’apparition publique depuis début septembre, après le sommet Chine-Afrique de Pékin.
Son absence lors de l'Assemblée générale des Nations Unies fin septembre, au sommet de la Francophonie en octobre, ainsi qu’à plusieurs autres événements internationaux majeurs a relancé les spéculations sur une possible détérioration de sa santé.
Interdiction des débats
Le ministre de l’Administration territoriale a récemment interdit tout débat médiatique autour de l’état de santé du président.
Dans un communiqué estampillé très urgent, il a chargé les gouverneurs des régions de surveiller les médias et d’identifier les auteurs de « commentaires tendancieux », ajoutant que les contrevenants à son communiqué « devraient faire face à la rigueur de la loi ».
Cette interdiction intervient après plusieurs communications officielles du gouvernement, qui ont tenté de rassurer sur l’état de Paul Biya.
René Sadi, ministre de la Communication, a notamment déclaré que le président s’était simplement accordé un « bref séjour privé en Europe » et qu'il restait attentif à l’évolution de la vie nationale.
D’autres ministres ont qualifié les rumeurs de « pures inventions », tandis que le cabinet civil de la présidence affirmait que le chef de l’État se portait bien.
Doutes persistants
Cependant, malgré ces démentis, l’absence prolongée de Biya alimente les doutes.
Certains se demandent si son état de santé n’est pas plus grave que ce qui est annoncé, d’autant plus qu’aucune image ou vidéo récente n’a été diffusée pour apaiser les rumeurs.
Le président a déjà été donné pour mort à plusieurs reprises au cours de son long règne, mais cette fois, l’inquiétude semble plus marquée, notamment à cause de son âge avancé.
Gestion de l’information
L’interdiction de tout débat sur son état de santé pourrait refléter une volonté des autorités de contenir une possible crise politique, car le Cameroun est resté stable pendant des décennies sous le règne de Biya.
Cette gestion stricte de l’information laisse cependant planer le doute : pourquoi un tel silence prolongé ?
Le président est-il trop affaibli pour faire une apparition publique et apaiser les spéculations ?
Les autorités camerounaises se retrouvent sous pression pour clarifier la situation et éviter que ces rumeurs ne provoquent davantage d’instabilité dans le pays.
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