Cameroun / présidentielle: 13 candidatures retenues; Maurice Kamto...

Maurice Kamto / leader de l'opposition Camerounaise

L’élection présidentielle camerounaise du 12 octobre 2025 s’annonce sous haute tension. Ce samedi 26 juillet, Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge du scrutin, a rendu publique la liste officielle des candidats retenus. Sur les 86 dossiers déposés entre le 12 et le 21 juillet, seuls treize ont été validés par l’institution électorale. Parmi les candidats autorisés figure Paul Biya, 92 ans, président depuis 1982, qui brigue un huitième mandat à la tête du pays sous les couleurs du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Une candidature qui prolonge encore un règne déjà long de plus de quatre décennies.

Des figures de l’opposition en lice… et une absence de taille

L’opposition pourra compter sur la participation de plusieurs figures connues.

Cabral Libii, arrivé troisième lors de la dernière présidentielle, est de nouveau en course.

Le président du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) entend cette fois jouer un rôle décisif.

Autre nom retenu : Joshua Osih, député à l’Assemblée nationale et président du Front Social Démocrate (FSD), qui tentera de faire entendre une voix réformiste dans un climat de défiance envers les institutions.

L’avocat Akere Muna, ancien vice-président de Transparency International, est également candidat, porteur d’un discours anti-corruption solidement ancré.

Liste des candidats retenus pour la Présidentielle d'octobre

Mais l’annonce a surtout fait grand bruit en raison de l’absence de Maurice Kamto, ex-leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et principal challenger de Paul Biya en 2018, où il était arrivé deuxième.

Son dossier de candidature a été rejeté par Elecam, sans qu’aucune justification officielle n’ait été rendue publique.

À 71 ans, l’ancien ministre de la Justice reste une figure emblématique de l’opposition, dont l'exclusion interroge sur la sincérité du processus électoral.

Une exclusion aux lourdes conséquences

Le rejet de la candidature de Maurice Kamto ne passe pas inaperçu. Très actif sur le terrain politique et bénéficiant d’un soutien populaire non négligeable, il représentait l’une des rares alternatives crédibles à la longévité du régime Biya.

Sa mise à l’écart alimente les suspicions sur la transparence de la compétition électorale.

Même si Kamto peut encore faire appel de la décision devant le Conseil électoral, cette disqualification suscite de vives réactions, tant au Cameroun que dans la diaspora.

Beaucoup y voient une manœuvre politique destinée à affaiblir l’opposition et à verrouiller le jeu électoral en faveur du pouvoir en place.

Vers une présidentielle sous surveillance

Avec ce tri opéré par Elecam, le scrutin du 12 octobre s’engage dans un climat de défiance croissante.

La communauté internationale, les observateurs électoraux et les citoyens camerounais auront les yeux rivés sur l’évolution de la situation, notamment sur la réponse que donnera Maurice Kamto à son exclusion.

Au-delà des noms figurant sur la liste, c’est la crédibilité même de l’élection qui se joue.

Une présidentielle sans l’un des opposants les plus influents du pays risque de manquer de légitimité, et de réveiller les tensions politiques que le Cameroun peine encore à apaiser.

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