Cameroun: Samuel Eto'o isolé, double coup dur pour le "pichichi"

Samuel Eto'o / Président de la Fécafoot

La Fédération camerounaise de football (Fécafoot) traverse une zone de fortes turbulences. Après des mois de tensions internes, la structure dirigée par Samuel Eto’o enregistre des défections en série qui fragilisent un peu plus son président.

Mbigha Felix Njah ouvre la brèche

Le 12 septembre 2025, Mbigha Felix Njah, quatrième vice-président de la Fécafoot et maire RDPC de la Commune de Bamenda 1er, a annoncé sa démission.

Samuel Eto'o et Mbigha Félix Njah

Dans une lettre adressée à Samuel Eto’o, il invoque le « non-respect des promesses » faites aux populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ainsi que « l’influence persistante » qui l’aurait empêché d’exercer pleinement ses fonctions.

« Cette décision est due au fait que je n’ai pas pu exercer les fonctions qui m’ont été confiées dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », écrit-il, tout en regrettant les « inconvénients » liés à ce départ.

Il affirme vouloir désormais se consacrer à « d’autres projets pour la paix et le développement » de sa communauté et du Cameroun.

Une deuxième démission en moins de 24 heures

À peine un jour plus tard, le 13 septembre 2025, Jacques Yoki Onana, maire RDPC de la Commune de Yaoundé 6, a lui aussi claqué la porte.

Samuel Eto'o et Jacques Yoki

Deux départs rapprochés qui donnent une nouvelle dimension à la crise.

Ce ne sont plus seulement des choix individuels, mais l’expression d’une désolidarisation politique en chaîne au sein même du parti au pouvoir.

Ces démissions successives envoient un message clair : Samuel Eto’o perd peu à peu l’appui de figures institutionnelles clés.

Un soutien qui lui avait jusqu’ici permis de naviguer dans les eaux troubles de la gestion footballistique et politique.

Un signal politique fort du RDPC

Le fait que ces départs concernent des maires issus du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) marque un tournant.

Dans un pays où la Fécafoot demeure un instrument d’influence politique et diplomatique, le retrait de ces soutiens fragilise la position d’Eto’o.

Cela traduit également un désaveu implicite de la gouvernance actuelle, qualifiée de « catastrophique » par plusieurs voix critiques.

L’isolement croissant de Samuel Eto’o

Icône internationale, Samuel Eto’o avait longtemps bénéficié d’un capital politique et populaire qui lui permettait d’imposer son leadership.

Mais les contestations internes, les critiques publiques et désormais les défections symboliques minent son autorité.

Cet isolement grandissant risque de peser lourd lors des prochains enjeux électoraux au sein de la Fécafoot, où les arbitrages politiques sont déterminants.

À court terme, Eto’o conserve encore des relais personnels au sein du régime, ainsi qu’une popularité auprès d’une partie de l’opinion.

Mais la perte progressive de soutiens institutionnels majeurs ouvre la voie à un affaiblissement durable, voire à une remise en cause anticipée de son mandat.

Une sortie de crise incertaine

Ces départs en cascade illustrent le climat délétère qui règne au sein de la Fécafoot.

Plus qu’une simple crise sportive, c’est désormais une bataille politique et institutionnelle qui se joue autour de Samuel Eto’o.

Si les pressions s’intensifient, son avenir à la tête de l’instance pourrait s’assombrir plus vite que prévu.

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