Washington tire la sonnette d’alarme et durcit le ton envers ses ressortissants.
Dans une mise à jour de leur politique de sécurité extérieure, datée du 16 avril 2025, le Département d'État américain a classé le Burkina Faso en niveau 4 de son système d’alerte aux voyageurs, le niveau le plus élevé.
En clair : « Ne voyagez pas ». Les raisons invoquées ? Terrorisme, criminalité violente et risques d’enlèvements.
Ce durcissement de ton confirme une situation déjà jugée préoccupante par plusieurs chancelleries occidentales.
Le Royaume-Uni et le Canada avaient eux aussi récemment lancé des mises en garde similaires à leurs ressortissants.
La convergence de ces alertes internationales souligne un climat sécuritaire extrêmement dégradé dans ce pays membre de l’Alliance des États du Sahel (AES), aux côtés du Mali et du Niger.
Une insécurité persistante malgré les efforts militaires
Le Burkina Faso est confronté depuis plusieurs années à une montée en puissance des groupes armés terroristes, principalement affiliés à Al-Qaïda et à l'État islamique.
Les zones rurales, en particulier dans le nord et l’est du pays, échappent de plus en plus au contrôle de l'État, malgré les opérations conjointes des forces armées burkinabè et de leurs alliés de l’AES.
En janvier 2025, les autorités de Ouagadougou avaient pourtant vanté des succès militaires significatifs, avec la libération de plusieurs localités et la neutralisation de centaines de combattants.
Mais les dernières alertes lancées par les chancelleries occidentales semblent remettre en cause l’efficacité réelle de ces offensives.
Conséquences sur le tourisme et la diplomatie
Cette décision de Washington pourrait avoir des répercussions économiques et diplomatiques notables.
Le secteur du tourisme, déjà à l’agonie, risque d’être encore plus asphyxié.
Les investissements étrangers pourraient également se faire plus rares.
Ceci, dans un contexte régional tendu où les pays de l’AES ont choisi de rompre avec la CEDEAO et de renforcer leur coopération sécuritaire.
D’un point de vue géopolitique, cette mise en garde américaine renforce aussi l’isolement progressif des régimes militaires du Sahel, qui se tournent de plus en plus vers des partenaires non occidentaux comme la Russie, la Turquie ou encore l’Iran.
Un tournant pour l’image du Burkina Faso ?
En l’absence de perspectives immédiates d’amélioration sécuritaire, cette nouvelle alerte internationale pourrait fragiliser davantage l’image du Burkina Faso sur la scène mondiale.
Reste à savoir si les autorités burkinabè réagiront officiellement à ce déclassement symbolique… ou si elles continueront d’accuser les puissances occidentales de "noircir délibérément l'image du pays pour servir leurs intérêts".
Dans tous les cas, le message est clair : pour Washington, le Burkina Faso est aujourd’hui un territoire à haut risque, et tout déplacement dans ce pays est formellement déconseillé.
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