Ce président africain quitte le pouvoir à cause de sa femme

C'est une raison pour le moins surprenante. Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a annoncé qu'il quitterait la scène politique à la fin de son mandat, mettant ainsi fin aux spéculations sur une potentielle candidature pour un second quinquennat.

Lors d’une rencontre avec les membres de son gouvernement, Embalo a affirmé qu’il n’avait aucune intention de se représenter aux élections de 2025. « Je ne serai pas candidat à la prochaine présidentielle », a-t-il déclaré fermement.

Cette décision, selon lui, a été prise après une conversation marquante avec son épouse, Dinisia Reis Embalo, qui lui aurait conseillé de ne plus poursuivre la bataille politique.

« Un jour, alors que nous rentrions d’un long voyage, elle m’a dit : "Pourquoi continuer à te battre contre des gens qui ne t’arrivent pas à la cheville ?" Cette phrase m’a fait réfléchir, et j’ai finalement décidé qu’elle avait raison ».

Pour Embalo, il ne vaut plus la peine de « descendre au niveau de ceux qui l'insultent constamment ».

Une succession incertaine

En plus d'annoncer son retrait, Embalo a souligné qu'il ne voyait aucun des principaux acteurs politiques actuels, comme Domingos Simoes Pereira, Nuno Nabiam ou Braima Camara, capables de diriger la Guinée-Bissau après lui.

Il a affirmé que son successeur devra être quelqu’un de plus vertueux, avec un sens de l’éthique et de l’honnêteté supérieur à ce qu'il considère comme le manque de vision de l'élite politique actuelle.

« La Guinée-Bissau mérite mieux. Nous avons besoin d'un leader capable de mettre les intérêts du pays avant tout », a-t-il ajouté, tout en laissant planer le mystère sur qui pourrait le remplacer.

Une présidence jusqu'en 2025

Bien qu'il ait annoncé son retrait de la scène politique, Embalo a précisé qu'il continuera d’assumer pleinement ses responsabilités jusqu'à la fin de son mandat.

Il a assuré qu'il ne désertera pas ses fonctions avant l’échéance de 2025 et qu’il veillera à ce que la transition politique se fasse en douceur.

Son message est clair : bien qu'il ne se représente pas, il restera aux commandes jusqu'à la dernière minute de son mandat pour assurer la stabilité du pays.

Des critiques dissimulées

Les déclarations d’Umaro Sissoco Embalo ont également révélé une critique voilée à l’encontre de ses principaux rivaux politiques, notamment Domingos Simoes Pereira, président du Parlement dissous, avec qui il a souvent été en désaccord.

Le président sortant n’a jamais hésité à dénoncer ce qu’il considère comme un manque de compétence et de vision chez Pereira et ses autres adversaires.

En insistant sur la nécessité d'un leader plus éthique pour la Guinée-Bissau, Embalo semble préparer le terrain pour une succession qui pourrait ne pas favoriser les figures politiques établies.

Une ère nouvelle s’annonce

Avec cette décision, Embalo ouvre une nouvelle page dans l’histoire politique de la Guinée-Bissau.

Alors que la fin de son mandat approche, les spéculations vont bon train concernant l’identité de son successeur.

L’élection présidentielle de 2025 s’annonce d’ores et déjà comme un tournant majeur pour le pays, où la lutte pour le pouvoir pourrait redessiner l’avenir politique de la nation.

Kévin TCHEDE