Cedeao : la date de départ du Mali officiellement connue

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La Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a officiellement reconnu le retrait du Mali de ses rangs, marquant une étape décisive dans les relations tumultueuses entre Bamako et l'organisation sous-régionale.

Une séparation prévue pour janvier 2025

Dans un communiqué publié ce jour, la CEDEAO a confirmé avoir reçu la notification officielle du gouvernement malien, actant son départ.

Conformément à l’article 91 de son Traité révisé, la séparation prendra effet le 29 janvier 2025.

La Conférence des chefs d’État et de gouvernement a mandaté le Président de la Commission de la CEDEAO pour entamer les démarches administratives et diplomatiques nécessaires à cette rupture.

Cette décision met fin à des mois de tensions, ponctués par des critiques acerbes du président malien Assimi Goïta à l'encontre de l’organisation.

Une rupture aux causes multiples

Le départ du Mali intervient dans un contexte marqué par un bras de fer prolongé avec la CEDEAO, notamment après les sanctions économiques imposées suite au coup d’État d’août 2020.

Le général Assimi Goïta avait récemment dénoncé l’organisation, la qualifiant de "terroriste" et comparant ses méthodes à celles des groupes armés.

Pour Bamako, ces sanctions, bien que partiellement levées, ont été perçues comme une ingérence insupportable dans ses affaires souveraines.

Le Mali s’est rapproché d’autres partenaires tels que la Russie et les pays de la Transition au Burkina Faso et au Niger, marquant une réorientation stratégique dans sa politique extérieure.

Quels enjeux pour la CEDEAO et le Mali ?

Le retrait du Mali, l’un des membres fondateurs de l’organisation en 1975, représente un précédent historique.

Cette décision soulève des interrogations sur l’avenir de la CEDEAO et sa capacité à maintenir son rôle d’acteur clé de l’intégration régionale et de la gestion des crises en Afrique de l’Ouest.

Pour le Mali, ce départ pourrait aussi avoir des conséquences sur le plan économique et diplomatique.

Toutefois, Bamako mise sur une dynamique de coopération avec des alliés non traditionnels et sur le soutien des autres régimes militaires de la région pour compenser les pertes potentielles.

Une fracture aux conséquences imprévisibles

Si cette séparation marque un tournant, elle pourrait également redéfinir les équilibres géopolitiques en Afrique de l’Ouest.

Le départ du Mali pourrait inciter d'autres États en désaccord avec la CEDEAO à envisager une voie similaire, fragilisant ainsi l’unité et l’efficacité de l’organisation.

L’officialisation de ce retrait ouvre désormais une période d’incertitude pour la région, où chaque camp devra faire preuve de stratégie et de diplomatie pour éviter que cette rupture ne se transforme en une fracture durable.

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