Coup de tonnerre : la CAF change l'histoire de la CAN et se justifie

Patrice Motsepe et Gianni Infantino

À la surprise générale, la Confédération Africaine de Football (CAF) a officiellement annoncé ce samedi depuis Rabat un tournant historique pour le football africain.

La Coupe d’Afrique des Nations (CAN), compétition phare du continent, ne se disputera désormais plus tous les deux ans mais tous les quatre ans.

Une réforme majeure qui entrera en vigueur à partir de 2028 et qui marque une rupture avec plus de six décennies de tradition.

Une annonce officielle depuis Rabat.

La décision a été actée lors d’une réunion du Comité exécutif de la CAF tenue au Maroc.

Elle a été confirmée par le président de l’instance continentale, Patrice Motsepe, qui a présenté cette réforme comme une étape stratégique pour moderniser et repositionner le football africain sur l’échiquier mondial.

L’annonce a immédiatement suscité de vives réactions au sein des fédérations, des clubs et chez les supporters.

Une réforme qui n’est pas immédiate.

Contrairement à certaines interprétations hâtives, la CAN ne bascule pas immédiatement dans ce nouveau format.

L’édition 2025, prévue au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, ainsi que la CAN 2027, coorganisée par le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda, se tiendront bien selon le cycle biennal.

Ce n’est qu’à partir de 2028 que la CAN adoptera définitivement le rythme quadriennal.

Pourquoi un tel changement ?

La CAF justifie cette décision par la nécessité d’aligner davantage le calendrier africain sur celui de la FIFA et des grandes compétitions internationales comme la Coupe du Monde ou l’Euro.

En espaçant la CAN, l’instance dirigeante espère améliorer la qualité de la préparation des sélections et renforcer l’attractivité sportive du tournoi.

De quoi réduire les conflits récurrents avec les championnats européens, où évolue une grande partie des joueurs africains.

Un calendrier moins saturé pour les joueurs et les clubs.

La tenue de la CAN tous les deux ans a longtemps été source de tensions avec les clubs, notamment européens, contraints de libérer leurs joueurs en pleine saison.

Avec un cycle de quatre ans, la CAF entend offrir plus de stabilité aux carrières des joueurs africains.

Ceci, tout en favorisant une meilleure planification pour les clubs et les fédérations nationales.

Des enjeux financiers et médiatiques renforcés.

Cette réforme s’accompagne également d’une revalorisation financière de la compétition.

La CAF a annoncé une augmentation significative des primes, avec un prize money porté à 10 millions de dollars pour le vainqueur.

L’objectif est clair : faire de la CAN un événement plus rare, mais plus prestigieux, capable d’attirer davantage de sponsors, de diffuseurs et d’investissements.

Des avis partagés sur le continent.

Si certains dirigeants et observateurs saluent une décision audacieuse et nécessaire pour hisser la CAN à un niveau supérieur, d’autres expriment leurs inquiétudes.

Pour une partie des supporters africains, la fréquence biennale faisait partie de l’ADN de la compétition et constituait un rendez-vous émotionnel fort.

Attendre quatre ans pourrait, selon eux, créer une distance affective avec le public.

Une nouvelle ère pour la Can.

Avec ce passage à un cycle quadriennal, la CAF ouvre un nouveau chapitre de son histoire.

Cette réforme, présentée comme irréversible, ambitionne de repositionner durablement la CAN parmi les grandes compétitions mondiales.

Reste désormais à savoir si cette CAN nouvelle formule tiendra ses promesses et permettra au football africain de franchir un cap décisif.

Une chose est certaine : la Coupe d’Afrique des Nations entre dans une ère totalement nouvelle.