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Coup dur pour le Burkina Faso avec... le Mali et le Niger dans la même...

Writer's picture: Towanou JohannesTowanou Johannes
Assimi Goïta / Abdourahamane Tiani / Ibrahim Traoré


C'est une nouvelle incursion qui relance les questionnements. Dimanche 2 février, la ville de Djibo, dans la province du Soum, a été le théâtre d’une violente attaque terroriste.


Selon plusieurs sources locales, des combattants du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) ont pris pour cible plusieurs positions de l’armée burkinabè, causant la mort d’une vingtaine de militaires et de Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), ainsi qu’une vingtaine de blessés.


L’attaque, qui a débuté à l’aube, a duré plus d’une heure. Les assaillants, arrivés du nord-est de la ville, ont utilisé des armes lourdes pour cibler les positions militaires du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR 22).


Le JNIM a revendiqué la prise de trois positions militaires, mais aucun bilan officiel n’a encore été communiqué par les autorités burkinabè.


Cette offensive intervient dans un contexte sécuritaire déjà très dégradé au Burkina Faso.


Djibo, chef-lieu de la province du Soum, est sous blocus djihadiste depuis près de trois ans, et les attaques contre les forces de défense y sont fréquentes.


En septembre 2024, de nombreux habitants avaient fui la ville face à un ultimatum des jihadistes.


Burkina Faso : Ibrahim Traoré et l’illusion d’une victoire rapide


Le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir le 30 septembre 2022 après avoir renversé Paul-Henri Sandaogo Damiba, s’était fixé un objectif clair : améliorer la situation sécuritaire en « deux à trois mois ». Plus de deux ans après, la réalité est tout autre.

Capitaine Ibrahim Traoré / Président de Transition du Faso

Le 24 août 2024, le Burkina Faso a été frappé par l’une des attaques les plus meurtrières de son histoire à Barsalogho.


Plus de 100 civils ont été massacrés par des djihadistes du groupe Nusrat al-Islam, affilié à Al-Qaïda.


Ces assaillants ont ciblé des civils qui participaient à un projet de défense mis en place par le gouvernement de Traoré, creusant des tranchées censées protéger les villages.


Cette attaque souligne l’incapacité des autorités à contenir la menace terroriste, malgré la mobilisation des VDP.


Si le régime de Traoré a multiplié les opérations offensives, les djihadistes continuent de frapper durement, mettant à mal la stratégie de lutte contre le terrorisme.


À chaque sortie, le Capitaine Ibrahim Traoré annonce que l'ennemi est affaibli mais les attaques elles, sont toujours aussi fréquentes.


Celle de Djibo, le 2 février, s’inscrit dans cette tendance alarmante, montrant que les groupes armés conservent une grande capacité d’action, même face à une armée burkinabè renforcée.


Mali : Assimi Goïta face à une menace persistante


Arrivé au pouvoir en août 2020 après un coup d’État contre Ibrahim Boubacar Keïta, le colonel Assimi Goïta a promis de rétablir la stabilité et d’éliminer les groupes terroristes qui sévissent dans le pays. Pourtant, les faits montrent que la situation sécuritaire reste préoccupante.


Le 17 septembre 2024, une double attaque djihadiste a frappé la capitale Bamako, causant la mort de dizaines de personnes.

Général Assimi Goïta / Président de Transition du Mali et Président de l'AES

Cet événement a mis en lumière la capacité des groupes terroristes à frapper même en plein cœur du pouvoir.


Face à cette menace, Assimi Goïta, devenu Général 5 étoiles, plus gradé de l'histoire de l'armée malienne, a convoqué en urgence ses hauts responsables militaires le 23 septembre pour revoir la stratégie sécuritaire du pays.


Malgré l’intensification des opérations militaires et la coopération avec des forces étrangères comme le groupe Wagner, la menace djihadiste demeure présente dans les régions du Nord et du Centre du Mali.


Les populations civiles continuent de fuir les violences, tandis que les forces armées maliennes peinent à sécuriser durablement les territoires sous leur contrôle.


Niger : Abdourahamane Tiani et l’échec de la sécurisation des frontières


Après avoir renversé Mohamed Bazoum en juillet 2023, le général Abdourahamane Tiani a justifié son coup d’État par la nécessité de restaurer la sécurité dans un Niger en proie aux attaques djihadistes.

Général Abdourahamane Tiani / Président de Transition du Niger

Un an et demi plus tard, le pays est toujours confronté à la même menace.


Les régions de Tillabéri et Diffa restent particulièrement vulnérables aux incursions de groupes armés affiliés à l’État islamique ou à Al-Qaïda.


Malgré une intensification des patrouilles et un rapprochement avec ses voisins du Mali et du Burkina Faso pour lutter contre le terrorisme, le Niger continue de subir des attaques régulières.


L’une des difficultés majeures pour le régime de Tiani réside dans l’absence de soutien international après la rupture avec la CEDEAO.


La junte s’est tournée vers d’autres partenaires, mais la mise en place d’une nouvelle dynamique sécuritaire prend du temps, et les résultats se font attendre.


Un bilan accablant pour les régimes militaires


Si les juntes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger avaient promis une amélioration rapide de la sécurité, leur bilan actuel est loin d’être à la hauteur des attentes.


Les grandes attaques survenues sous leur règne témoignent de l’ampleur du défi et de la difficulté pour les nouvelles autorités à éradiquer la menace djihadiste.


Au-delà des discours martiaux et des promesses de victoire, la réalité du terrain est implacable : les populations continuent de vivre sous la peur, et les groupes armés demeurent une menace existentielle pour la stabilité de la région.


Les juntes militaires pourront-elles réellement tenir leurs engagements, ou sont-elles condamnées à reproduire les mêmes erreurs que les régimes qu’elles ont renversés ?



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