En pleine tourmente politique, une délégation nigérienne de haut niveau, dirigée par le ministre d'État, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité publique et de l'Administration du territoire, le général de Brigade Toumba Mohamed, et le ministre-directeur de cabinet du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), Dr Soumana Boubacar, a effectué un séjour à Cotonou, au Bénin. Cette visite, ordonnée par le chef de la junte nigérienne, le général de Brigade Abdourahamane Tiani, revêt une importance cruciale pour les relations diplomatiques entre les deux pays.
Arrivée et accueil à Cotonou
Mercredi, peu avant midi, la délégation nigérienne a atterri à l'aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou.
Accueillis par les anciens présidents béninois Thomas Boni Yayi et Nicéphore Soglo, les émissaires nigériens ont reçu un accueil digne de leur rang, soulignant ainsi l'importance que le Bénin accorde à cette visite.
Cette réception protocolaire est un signe fort de la volonté des autorités béninoises de maintenir un dialogue ouvert et constructif avec leur voisin nigérien.
Rencontres de haut niveau
Dès leur arrivée, les membres de la délégation ont engagé des discussions avec leurs homologues béninois.
Un premier tête-à-tête a eu lieu à l'aéroport, entre les anciens chefs d'État béninois et la délégation nigérienne.
Par la suite, la délégation s'est rendue à la présidence de la République du Bénin pour un entretien à huis clos avec le président Patrice Talon.
Cet entretien, qui a duré deux heures, a permis de passer en revue des sujets critiques pour les deux pays, notamment la fermeture des frontières, l'interruption de l'exportation du pétrole brut, et la présence militaire française dans la région.
Échanges sur la sécurité et la coopération
La délégation nigérienne a poursuivi ses discussions en rencontrant le ministre d'État béninois chargé du développement et de la coordination de l'action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, ainsi que les ministres des Affaires Étrangères, de l'Économie et des mines.
Les échanges ont porté sur les points de divergence entre les deux pays, dans un effort pour trouver des solutions communes et renforcer la coopération bilatérale.
Ces discussions ont mis en lumière les divergences politiques et sécuritaires, mais aussi les possibilités de collaboration pour surmonter les défis actuels.
Rencontre avec la diaspora nigérienne
La mission diplomatique a également inclus une rencontre avec la diaspora nigérienne résidant au Bénin.
Lors de cette réunion, les préoccupations et les difficultés des Nigériens vivant en terre béninoise ont été largement discutées.
Le général de Brigade Toumba Mohamed a transmis le message du chef de la junte, réaffirmant l'engagement du CNSP à sécuriser les frontières du Niger et à améliorer les conditions de vie de ses ressortissants. Le ministre Toumba a notamment précisé :
"Le CNSP tient à la sécurisation des frontières du Niger, dont celle du Bénin, et à l'amélioration des conditions de vie de nos ressortissants afin qu'ils mènent des activités dans des conditions sûres et bénéfiques. C'est une mission diligentée par son excellence le président Abdourahamane Tiani pour venir écouter les autorités du Bénin concernant les problèmes de notre vivre ensemble par rapport à cette situation que vous connaissez tous liée au coup d'état du 26 juillet passé où la CEDEAO a décidé de fermer ses frontières et carrément de nous punir parce que c'est de ça qu'il s'agit. On se souvient très bien qu'il y a un an de cela, beaucoup de commerçants ont perdu beaucoup de biens sur le corridor Bénin-Niger, tout simplement parce qu'ici les autorités en ce temps n'ont pas cherché à comprendre en réalité quels étaient les tenants et les aboutissants de cette situation. Ils se sont braqués et très rapidement ils ont fermé la frontière sans discernement alors que par les circonstances normalement au niveau de l'état on ne peut pas prendre une décision aussi rapide. On aurait compris qu'ils seraient venus nous voir pour nous demander mais qu'est-ce qui ne va pas au lieu de nous sanctionner d'emblée et de dire de venir parler. Cela n'a pas été politique, malheureusement ça a eu beaucoup de conséquences entre nous. Donc il est temps maintenant de s'asseoir, de discuter et de voir comment nous allons normaliser nos relations. On a compris que les autorités béninoises sont disposées à discuter parce que c'est de ça qu'il s'agit. Nous on veut que ces relations soient mieux qu'avant, on ne peut pas les prendre comme ça."
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