C'est un bras de fer qui prend une nouvelle tournure. Au camp pénal Liberté 6 de Dakar, une grève de la faim a été déclenchée par des détenus depuis le 19 juillet, afin de dénoncer leurs conditions de détention.
Leur demande principale est une visite du ministre de la Justice et la fin des violences infligées par les gardiens.
Les détenus relient cette grève à une mutinerie survenue le 19 juin, où une fouille des cellules s'est transformée en affrontements violents avec les surveillants.
En conséquence, plusieurs détenus ont été transférés à la prison de Rebeuss. Ceux qui sont restés au Camp pénal parlent de la mort suspecte de l'un d'entre eux après le transfert.
Ils accusent également les surveillants de les maltraiter par vengeance, selon l'Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred).
Ibrahima Sall, président de l'Asred, souligne que la grève de la faim est leur seul moyen de se faire entendre légalement.
« Les détenus n'ont aucun autre recours : ils ne peuvent ni se battre ni lancer des pierres aux gardiens. La grève de la faim est leur seule arme pour montrer qu'ils sont des êtres humains, pas des animaux.
Ils acceptent leur situation, mais demandent de l'aide », explique-t-il.
L'administration pénitentiaire, interrogée par RFI, nie les accusations des détenus, les qualifiant de sans fondement.
De son côté, l'Asred demande aux autorités de prendre des mesures concrètes pour améliorer les conditions de détention.
« Les autorités doivent assumer cette responsabilité. Nous demandons également que le ministre de la Justice vienne s'informer de la situation », insiste Ibrahima Sall.
Les détenus ont déclaré qu'ils continueront leur grève de la faim jusqu'à ce que le ministre réponde à leur demande.
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