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Faso / détournements de milliards : des identités révélées

Writer's picture: Towanou JohannesTowanou Johannes
Capitaine Ibrahim Traoré / Président du Faso

Ce vendredi, le procureur du Faso, Blaise Bazié, a pris la parole lors d’un point de presse très attendu à Ouagadougou. L’objet de cette rencontre ? La révélation de détournements massifs de fonds publics au ministère en charge de l’action humanitaire, impliquant des personnalités publiques et des fonctionnaires de l’État dans des affaires de corruption de grande ampleur. Au cœur de ces dossiers, Amadou Tiegnan et Stanislas Kinda, deux fonctionnaires désormais accusés de graves délits financiers.


Un réseau de détournements mis au jour


Selon les détails livrés par le procureur Bazié, Amadou Tiegnan, haut fonctionnaire au sein du ministère de l’Action humanitaire, serait à la tête d’un réseau de malversations impliquant plusieurs de ses collaborateurs.


Blaise Bazié, Procureur du Faso face à la presse

Ils sont poursuivis pour faux en écriture publique, usage de faux, détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux.


Les pertes pour l’État sont estimées à plus de 3 milliards de francs CFA. Le procureur a précisé que ces fonds étaient destinés à des actions humanitaires, ce qui rend les accusations d'autant plus choquantes pour le public burkinabé.



Le dossier Tiegnan fait écho aux déclarations récentes du Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, qui avait révélé lors de son adresse du 4 novembre la présence d’un « réseau de malfrats » opérant au sein de ce ministère.


Le chef de l’État avait alors averti que le temps de la sensibilisation était terminé, appelant à dénicher « tous les voleurs qui se cachent dans l’administration ».


Cette annonce semble donc marquer un tournant dans la politique anti-corruption du Burkina Faso, qui se traduit aujourd'hui par des mesures judiciaires concrètes.


Stanislas Kinda, également dans le viseur de la justice


En plus d’Amadou Tiegnan, un autre fonctionnaire, Stanislas Kinda, employé au Centre de promotion de l’aviculture et de la multiplication des animaux performants, est également poursuivi pour des faits similaires.


Il est accusé d’avoir détourné une somme de 578 millions de francs CFA. Le procureur a expliqué que ce dossier a été ouvert à la suite d'une plainte déposée par l’Agent judiciaire de l’État (AJE), une entité chargée de protéger les intérêts financiers de l’État.


Les deux hommes, désormais placés sous mandat de dépôt, font face à de lourdes accusations, et leurs biens ont été saisis en attendant la suite de l’instruction judiciaire.


Une volonté de faire le ménage dans l’administration


Pour le procureur Bazié, cette affaire est révélatrice d’une problématique plus large au sein des finances publiques burkinabées.


« Il est temps de restaurer la transparence et de mettre fin aux pratiques de détournements qui affaiblissent l’État et privent la population de ressources essentielles », a-t-il déclaré.


Le procureur a annoncé qu'en plus des cas Tiegnan et Kinda, plus de vingt dossiers économiques et financiers devraient être jugés d’ici la fin de l'année 2024.


Ces affaires concernent divers secteurs de l'administration publique, montrant ainsi la profondeur de l'effort judiciaire en cours pour traquer la corruption.


Les répercussions d’une politique de rigueur


Le Capitaine Ibrahim Traoré a, à plusieurs reprises, exprimé sa volonté de renforcer la lutte contre la corruption dans tous les rouages de l’administration.


Son discours du 4 novembre a été un signal fort de cette ambition, et l’ouverture de ces enquêtes judiciaires en est la preuve.


Les citoyens voient en cette démarche une réponse concrète aux promesses du Président, qui insiste sur la rigueur et la réduction des dépenses publiques.


Les efforts de Traoré pour assainir les finances publiques se sont aussi traduits par une série de réformes, visant à renforcer la responsabilité et le patriotisme au sein de l’administration.


L'exemple des mécaniciens d'Air Burkina, qui avaient demandé une augmentation salariale jugée excessive, illustre cette rigueur nouvelle.


Refusant leurs exigences, le président a affirmé qu’ils devraient travailler « de gré ou de force », traduisant une ligne ferme sur le devoir de service pour la nation.


Le Capitaine Traoré, soutenu par l’opinion publique, s’attaque de front aux maux qui gangrènent les institutions, avec l’espoir de redonner au Burkina Faso une administration exemplaire et dévouée.


Le point de presse du procureur Blaise Bazié en est l'illustration, marquant ainsi une volonté de rupture avec les pratiques de détournement et d’enrichissement illicite.


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