La situation sécuritaire au Burkina Faso continue de se détériorer après l’attaque de Dargo, qui a révélé une nouvelle fois les fragilités des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ainsi que des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP). Pris de court par l’ennemi, les militaires ont été contraints à un « repli tactique », abandonnant une grande quantité d’armement, désormais aux mains des djihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM).
Un arsenal stratégique tombé entre de mauvaises mains
Une image diffusée par les assaillants témoigne de l’ampleur des pertes : un stock impressionnant de Kalachnikovs, des munitions, et surtout un dispositif de drone placé au centre de la prise.
Dans une vidéo publiée, les djihadistes ont affirmé avoir récupéré plus de 50 fusils d’assaut lors de cette attaque.
Ce butin ne fait que renforcer leur capacité opérationnelle et leur avantage tactique sur les forces burkinabè, rendant le combat encore plus asymétrique.
Les pays voisins en état d’alerte
La menace ne s’arrête pas aux frontières du Burkina Faso. Avec ces nouveaux équipements, les groupes terroristes disposent désormais de moyens renforcés pour étendre leur influence dans la région.
Les pays voisins, notamment le Togo et le Bénin, ont déjà subi des attaques similaires en 2024, puis début 2025.
Des incursions meurtrières
qui démontrent la dangerosité de ces armes aux mains des djihadistes.
Ce n’est plus seulement une guerre de territoire, mais une guerre psychologique : en voyant leurs équipements capturés et utilisés contre eux, les soldats des FDS et VDP subissent une pression morale énorme, qui peut affecter leur engagement au combat.
L’armée burkinabè, fournisseur malgré elle des groupes terroristes
Ce nouvel épisode tragique met en évidence un constat glaçant : l’armée du Burkina Faso est, bien malgré elle, devenue l’un des principaux fournisseurs d’armement des groupes terroristes.
Véhicules, armes lourdes, munitions et désormais drones sophistiqués tombent régulièrement entre leurs mains.
Avec ces équipements, les djihadistes améliorent leur capacité de surveillance, leur mobilité et leur puissance de feu, rendant les combats encore plus complexes pour les forces régulières.
Vers une refonte stratégique des armées africaines ?
Face à cette escalade, une question cruciale se pose : comment repenser l’armée africaine face à cette menace grandissante ?
Il ne s’agit plus seulement de gagner des batailles, mais de redonner aux forces armées la motivation et les moyens de combattre efficacement.
L’avantage psychologique des groupes terroristes ne doit pas être sous-estimé, tout comme l’urgence de mettre en place une stratégie anti-drones pour contrer cette nouvelle menace technologique.
L’heure est à la réévaluation des stratégies de défense. Il ne suffit plus d’envoyer des hommes sur le terrain.
Il faut leur garantir un soutien logistique, tactique et technologique capable de contrer les avancées des groupes terroristes.
L’attaque de Dargo est un signal d’alarme supplémentaire pour toute la région.
Les pays qui partagent une frontière avec les États sahéliens doivent réagir.
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