Le 14 octobre, Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahu se sont engagés dans une discussion téléphonique tendue concernant l'escalade de violence au Proche-Orient. Le président français a insisté sur la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat, une demande que le Premier ministre israélien a catégoriquement rejetée, mettant en lumière les profondes divergences entre Paris et Tel Aviv.
Macron insiste sur une trêve, Netanyahu inflexible
Lors de cet échange, Macron a renouvelé son appel à la fin immédiate des combats, évoquant la détérioration rapide de la situation humanitaire dans la bande de Gaza.
Pour le président français, il est urgent de mettre un terme aux hostilités, mais Netanyahu a opposé un refus catégorique, estimant que la sécurité d'Israël passe avant toute autre considération.
Cette opposition frontale a intensifié les tensions déjà palpables entre les deux pays.
Une relation Franco-Israélienne en crise
Les relations entre la France et Israël s'étaient déjà refroidies depuis l’appel de Macron, dix jours auparavant, en faveur d’un arrêt des livraisons d'armes vers Gaza.
Cette position française avait immédiatement suscité la colère de Tel Aviv, contribuant à rendre l’atmosphère diplomatique plus lourde.
Cet appel téléphonique n’a fait que creuser le fossé entre les deux dirigeants.
Polémique sur les origines de l'État d'Israël
Le climat s'est encore détérioré après des propos attribués à Macron lors d’une réunion gouvernementale.
Le président français aurait rappelé que la naissance d'Israël résultait d’une décision des Nations unies en 1947, une référence à la résolution 181 qui a déclenché des réactions virulentes du côté israélien.
Netanyahu n’a pas tardé à rétorquer que l’existence d'Israël ne se limite pas à un décret de l'ONU, mais résulte surtout de la guerre d'indépendance, durant laquelle des milliers de combattants juifs ont sacrifié leur vie pour leur patrie.
La réaction française ne se fait pas attendre
En France, les propos attribués à Macron ont provoqué une onde de choc.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), par la voix de son président Yonathan Arfi, a vivement critiqué cette interprétation de l’histoire, qu’il a qualifiée d’"erreur historique".
Arfi a tenu à rappeler que l'État hébreu est avant tout le fruit d'une lutte millénaire pour la reconnaissance et la survie du peuple juif.
La classe politique française se divise
Les déclarations de Macron ont rapidement divisé l’échiquier politique français.
Des députés du camp présidentiel, comme Caroline Yadan, ont dénoncé ces propos comme une atteinte aux fondements de l’amitié franco-israélienne, les qualifiant de "faute diplomatique".
À l’inverse, certains élus de gauche, notamment du parti La France insoumise, ont salué cette prise de position tout en appelant à un changement plus radical dans la politique française au Proche-Orient.
Malgré les tensions croissantes, Macron a tenté de tempérer la situation en réaffirmant son soutien à la sécurité d’Israël, tout en condamnant les pertes civiles croissantes à Gaza et au Liban.
Cependant, face au refus inflexible de Netanyahu de considérer une trêve, la perspective d’une désescalade semble plus incertaine que jamais.
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