L'activiste panafricaniste Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, pourrait être confronté à une peine de 30 ans de prison en France.
C’est l’avocat français Juan Branco qui, dans une vidéo diffusée sur la page Facebook de Kemi Seba, a révélé les accusations qui pèsent sur lui.
Il s’agirait d’une affaire d'« intelligence avec une puissance étrangère » et d'actes considérés comme hostiles à l’encontre de la France.
Pour les partisans de Kemi Seba, ces poursuites s'apparentent à une répression politique en représailles de son engagement contre le néocolonialisme.
Accusations d'intelligence avec une puissance étrangère
Selon Juan Branco, les raisons invoquées pour justifier l’arrestation de Kemi Seba sont principalement liées à des soupçons d’intelligence avec une puissance étrangère, une accusation souvent réservée aux affaires d’espionnage.
Cette poursuite découlerait des récentes actions du militant, qui a récemment reçu un passeport diplomatique du Niger, un pays en rupture avec la France sur plusieurs dossiers géostratégiques.
Les actes d’hostilité envers la France qui lui sont reprochés seraient ainsi perçus comme une conséquence directe de son activisme en faveur du panafricanisme et de la souveraineté des pays africains.
La situation actuelle : garde à vue prolongée
Juan Branco a indiqué que Kemi Seba se trouve actuellement dans les geôles des services de renseignement français, la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI).
Sa garde à vue pourrait être prolongée en fonction de l’évolution des investigations, alors que l’avocat reste convaincu de l'innocence de son client.
Selon lui, l’abandon des poursuites reste « théoriquement possible », bien que la gravité des accusations laisse présager un dossier complexe.
Pour l’instant, aucune date de comparution devant un juge n’a été fixée, et le risque de voir Kemi Seba inculpé pour des motifs politiques reste présent.
Un militant en transit
Les circonstances entourant la présence de Kemi Seba en France ajoutent à la polémique.
D’après Juan Branco, l’activiste n’était que de passage dans le pays, où il possède des attaches familiales.
Ce séjour en France devait être temporaire, mais il s’est transformé en cauchemar judiciaire avec des conséquences potentielles extrêmement lourdes.
Si l’affaire venait à s’aggraver, Kemi Seba pourrait même être extradé vers le Bénin, où il risquerait la perpétuité en raison de ses prises de position politiques.
Répression ou justice ?
Pour de nombreux observateurs et sympathisants, les accusations portées contre Kemi Seba s’inscrivent dans une longue série de répressions à l’encontre des militants anticolonialistes.
Son avocat, Juan Branco, n’a pas manqué de souligner que l'arrestation de son client intervient dans un contexte tendu pour les relations entre la France et les mouvements panafricanistes.
À travers cette affaire, c’est non seulement la liberté d’expression des militants qui est mise à l’épreuve, mais aussi l’indépendance des États africains qui font face à des influences étrangères perçues comme néocoloniales.
L’arrestation de Kemi Seba et les charges pesant contre lui seront sans doute scrutées de près par les organisations de défense des droits humains.
Ces dernières pourraient voir dans cette affaire un test majeur pour la liberté de manifester et d'exercer ses opinions politiques, même lorsqu'elles vont à l’encontre des intérêts d'un État.
Quelle issue pourKemi Seba ?
Alors que les interrogations sur l’avenir judiciaire de Kemi Seba se multiplient, la possibilité d’un abandon des poursuites ou d’une issue favorable reste encore incertaine.
Les prochains jours seront déterminants pour le militant, qui incarne pour beaucoup un symbole de la lutte anticolonialiste en Afrique.
La mobilisation de ses soutiens sera également un facteur à surveiller, car ils ne manqueront pas de dénoncer ce qu'ils considèrent comme une tentative de museler un acteur clé du mouvement panafricaniste.
Comments