Le Gabon connaît des remous politiques significatifs avec l'éviction successive de deux demi-frères du président Brice Oligui Nguema de leurs postes officiels. Le lundi 17 juin, Aurélien Marcel Mintsa Nguema, haut fonctionnaire au ministère du Budget, a été relevé de ses fonctions. Le lendemain, mardi 18 juin, c'était au tour de Pierre Bibang Bi Nguema, lieutenant-colonel au sein de la garde républicaine, de subir le même sort.
Contexte et problèmes émergents
Ces évictions ont immédiatement suscité des spéculations et des débats intenses.
Les internautes et observateurs politiques avancent diverses hypothèses pour expliquer ces décisions : règlement de comptes familial, conflits personnels, ou encore lutte contre l'impunité.
Les raisons exactes restent floues, mais plusieurs éléments de contexte permettent d'éclairer cette situation.
Aurélien Marcel Mintsa Nguema
Aurélien Marcel Mintsa Nguema avait été nommé directeur général du Budget et des Finances publiques le 28 septembre 2023.
À ce poste clé, il devait contribuer à la conception de la politique budgétaire du pays.
Toutefois, selon diverses sources, son comportement au sein du ministère a rapidement provoqué des tensions.
En mai 2024, Mintsa Nguema a unilatéralement annoncé une augmentation de primes, une décision qui a suscité la colère des secrétaires généraux.
Cette initiative a été perçue comme une incursion inappropriée dans le domaine politique, un rôle qui ne relevait pas de ses attributions.
Relations tendues avec le Ministère de tutelle
Les tensions ne se limitaient pas à ses annonces publiques.
En janvier 2024, Mintsa Nguema a entrepris une tournée en province pour superviser des chantiers, une démarche critiquée pour son empiètement sur les compétences du ministère des Travaux Publics.
Ces actions ont exacerbé les frictions avec son ministre de tutelle, Charles M’Ba.
Les relations houleuses entre Mintsa Nguema et M’Ba ont finalement conduit ce dernier à signer la note ordonnant sa suspension.
Pierre Bibang Bi Nguema
La situation de Pierre Bibang Bi Nguema, lieutenant-colonel au sein de la garde républicaine, est moins documentée.
Cependant, son éviction le lendemain de celle de son demi-frère soulève des interrogations supplémentaires.
Le rôle crucial de la garde républicaine dans la sécurité présidentielle et les sensibilités autour des positions de pouvoir au sein de cette institution laissent penser que des dynamiques internes complexes pourraient être en jeu.
Théories et réactions
Les théories concernant ces évictions abondent en ligne. Certains avancent l'idée d'un règlement de comptes familial, suggérant des dissensions internes au sein de la famille Nguema.
D'autres évoquent des conflits de personnes ou de pouvoir, ou encore une volonté affichée du président de lutter contre l'impunité et de rétablir une discipline stricte au sein de son administration.
Le président Brice Oligui Nguema n'a pas encore commenté publiquement ces décisions, laissant ainsi la porte ouverte à toutes les spéculations.
Implications politiques
Ces événements pourraient avoir des répercussions importantes sur la scène politique gabonaise.
L'éviction de deux figures proches du président, au sein de secteurs aussi sensibles que le budget national et la sécurité présidentielle, pourrait être perçue comme un signal fort de changement ou de consolidation du pouvoir par le président Nguema.
Qu'il s'agisse de conflits internes, de lutte contre l'impunité ou d'autres dynamiques politiques, ces décisions marquent un tournant dans la gestion du pouvoir par le président Brice Oligui Nguema.
Comments