Goïta, Tiani et Traoré envoient un message à la Cedeao
Dec 14, 20242 min read
Updated: Feb 28
Assimi Goïta / Abdourahamane Tiani / Ibrahim Traoré
Lors d’une réunion ministérielle tenue à Niamey, les États membres de la Confédération des États du Sahel (AES) ont officiellement réaffirmé leur décision de quitter la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Ce choix stratégique marque un tournant décisif dans la géopolitique régionale, alors que l’AES mise sur une coopération renforcée pour bâtir un espace plus intégré et sécurisé. Malgré cette décision ferme, le Parlement de la CEDEAO a récemment plaidé pour une prorogation du délai de retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger, prévu initialement pour le 29 janvier 2025.
Une coopération réinventée
Les ministres des Affaires étrangères des pays membres ont souligné l'urgence d'assurer la libre circulation des personnes et des biens.
Cet axe prioritaire vise à dynamiser les économies locales, stimuler les échanges commerciaux et améliorer les conditions de vie des populations.
Des projets concrets sont en préparation pour simplifier les formalités aux frontières et encourager les investissements transfrontaliers.
L’AES semble déterminée à prouver qu’un modèle alternatif de coopération est possible, malgré les pressions extérieures.
Sécurité et lutte contre le terrorisme
Face à une menace terroriste persistante, l’AES a décidé d’intensifier la coordination de ses forces armées.
Des opérations militaires conjointes sont désormais planifiées pour contrer les groupes armés et sécuriser les territoires vulnérables.
Les ministres ont fermement condamné les récentes attaques contre les populations civiles et les forces de sécurité, réaffirmant leur détermination à éradiquer ce fléau.
Cette approche commune vise à transformer la région en une zone de sécurité et de stabilité durable.
Vers un nouvel équilibre régional
Malgré les tensions croissantes avec la CEDEAO, les États du Sahel affichent une volonté claire de construire un avenir commun basé sur la souveraineté et le développement durable.
Leur retrait de l’organisation régionale symbolise leur aspiration à une autonomie politique et économique.
Une posture qui ouvre la voie à une nouvelle ère de coopération plus ciblée et adaptée aux défis locaux.
Une fenêtre de dialogue encore possible ?
La demande de prorogation du retrait formulée par le Parlement de la CEDEAO pourrait offrir une dernière opportunité de dialogue.
Toutefois, les États de l'AES, résolus à renforcer leur alliance, pourraient maintenir leur position, estimant que leur retrait est une décision stratégique irréversible.
Cette dynamique diplomatique reste à surveiller, alors que l'Afrique de l'Ouest se trouve à un moment charnière de son histoire politique et sécuritaire.
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