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Guerre au Mali: les preuves qu'Assimi Goïta refuse de voir

Général Assimi Goïta / Président du Mali
Général Assimi Goïta / Président du Mali

Un rapport accablant de Human Rights Watch


Les crimes qui se multiplient depuis janvier 2025 dans plusieurs régions du Mali ne sont plus de simples allégations. Human Rights Watch (HRW), une des plus grandes organisations internationales de défense des droits humains, a recueilli 29 témoignages directs entre février et mai 2025, dont 16 témoins oculaires et 7 leaders communautaires, journalistes ou membres d’ONG. Selon son enquête, au moins 12 exécutions sommaires et 81 disparitions forcées de civils peuls sont imputables à l’armée malienne et à ses alliés russes du groupe Wagner.


Les preuves : témoignages, satellites et silence d'État


L'organisation Human Rights Watch ne se limite pas uniquement aux témoignages.


Elle a aussi analysé des images satellites confirmant la destruction de villages, comme à Kobou, dans la région de Douentza.


Dans une lettre officielle adressée le 10 juin 2025 aux ministres maliens de la Justice et de la Défense, HRW a soumis ses constats et interrogations. Aucune réponse n’a été reçue à ce jour.



Sebabougou : le massacre nié, mais confirmé par l’ONU


Le cas de Sebabougou, dans la région de Kayes, est l’un des plus documentés.


Le 12 avril 2025, une centaine d’hommes peuls sont arrêtés par les forces maliennes et les paramilitaires russes.


Selon plusieurs témoins, ils sont conduits au camp militaire de Kwala. Quelques jours plus tard, 43 corps en décomposition sont découverts à proximité.


Ces faits sont corroborés par un rapport des Nations Unies, qui parle de “profond outrage” face aux exécutions et disparitions forcées.


Malgré cela, les autorités maliennes nient toute responsabilité, évoquant uniquement des "opérations de neutralisation".


Kobou : exécutions d’anciens et maisons réduites en cendres


Le 23 janvier 2025, les soldats maliens investissent le village de Kobou à bord de six pickups.


Ils tuent trois civils peuls, dont deux vieillards, et incendient une trentaine de maisons.


Les photos satellites prises les 23 et 24 janvier montrent sans équivoque les traces de ces incendies.


Un témoin déclare :"Nous avons fui, car nous savons que l’armée nous considère comme des jihadistes. Mais si tu fuis, les jihadistes te tuent aussi. Personne ne nous épargne."


Belidanédji : entre la brutalité jihadiste et la fureur militaire


Le 30 mars, le village de Belidanédji subit une double attaque. Le matin, deux combattants du JNIM fouettent des femmes pour non-port du voile.


Une heure plus tard, l’armée et Wagner ripostent, mais au lieu de cibler les jihadistes, ils abattent six civils peuls, selon les survivants.


"Les soldats ont vu rouge. Ils ont tiré sur tout ce qui bougeait. Pour eux, être Peul équivaut à être jihadiste," raconte un habitant ayant perdu son frère.


Farana et Kourma : rafles sans retour


À Farana, le 26 mars, quatre hommes peuls sont arrêtés près d’une rivière.


Un témoin décrit un "bain de sang", des morceaux de cerveau éparpillés sur les arbres, et une barre de fer couverte de chair humaine.


À Kourma, le 19 mars, douze hommes sont enlevés sur un marché à bétail. Ils sont battus, ligotés, et jetés dans un véhicule militaire. 


Depuis, plus aucune trace d’eux. Une femme qui a tenté d’en savoir plus auprès des gendarmes s’est vu répondre :"Ils vont bien, ne vous inquiétez pas." Puis, plus rien.


Un basculement dangereux pour les droits humains


Le retrait du Mali de la CEDEAO en janvier 2025 prive les familles des victimes de tout recours devant la Cour de Justice ouest-africaine.


La mission de l’ONU a quitté le pays en 2023, à la demande de la junte militaire, laissant un vide sécuritaire et juridique.


Aujourd’hui, seule l’Union africaine peut encore exercer une pression pour que justice soit rendue.


HRW appelle également la Cour pénale internationale (CPI) à se saisir du dossier.


Le Mali est signataire du Statut de Rome, ce qui rend les auteurs de ces crimes passibles de poursuites pour crimes de guerre, notamment pour meurtres, tortures et disparitions forcées.


Wagner, puis Africa Corps : changement de nom, même impunité


En juin 2025, le groupe Wagner annonce son retrait du Mali, affirmant avoir "accompli sa mission".


Il est remplacé par l’Africa Corps, une nouvelle force paramilitaire placée sous contrôle direct de Moscou, selon plusieurs sources diplomatiques et sécuritaires.


Cette transition coïncide avec une série d’attaques meurtrières contre l’armée malienne, menées par des jihadistes et séparatistes touaregs.


Conclusion : le Mali au bord de l’abîme judiciaire


Human Rights Watch et l’ONU sonnent l’alarme : l’impunité règne, les civils sont exécutés, les familles n’ont aucun recours, et les autorités refusent toute enquête.


L’Union africaine, jusqu’ici silencieuse, est désormais placée face à une responsabilité morale et historique.


"Les dirigeants maliens et russes doivent comprendre qu’ils peuvent être tenus responsables des crimes commis par leurs troupes," avertit Ilaria Allegrozzi, chercheuse principale à HRW.


Car si le monde continue de détourner le regard, le massacre silencieux des Peuls du Mali pourrait bien devenir un génocide sans justice.


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