Le quotidien semble de moins en moins agréable pour le prisonnier le plus populaire de Malabo. Selon des informations fournies par Jeune Afrique, l’affaire Baltasar Ebang Engonga dépasse largement le cadre judiciaire pour s'enliser dans un marécage politique et personnel. L'ancien directeur de l'Agence nationale d’investigations financières (ANIF) de Guinée équatoriale, accusé de détournement de fonds publics, vit un véritable calvaire en détention, marqué par des violences physiques et un scandale sexuel aux conséquences dévastatrices.
Une arrestation aux relents de scandale financier
Arrêté pour des soupçons de détournement de fonds vers des paradis fiscaux, notamment les Îles Caïmans, Baltasar Ebang Engonga était destiné à être jugé dans ce qui semblait être un cas classique de corruption d’État.
Toutefois, le dossier judiciaire a pris une tournure inattendue lorsque des vidéos intimes le montrant avec plusieurs femmes, dont certaines proches de hauts responsables politiques, ont été massivement diffusées sur les réseaux sociaux.
Ces fuites ciblées ont immédiatement fait basculer l’affaire dans une dimension bien plus explosive.
Selon des sources proches du pouvoir, la diffusion de ces vidéos aurait été orchestrée dans le cadre d’une vendetta politique.
Le père de l'accusé, Baltasar Engonga Edjo’o, président de la Commission de la CEMAC, serait vu comme un rival potentiel du puissant vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue, surnommé Teodorín.
Répression et châtiment en détention
La colère de Teodorín aurait engendré des représailles implacables.
Des informateurs affirment que Baltasar Ebang Engonga a été soumis à des violences répétées dans sa cellule à Black Beach.
Les sévices auraient été orchestrés par des hommes de main liés au général Jesús Edu Moto, superviseur de la sécurité présidentielle, dont l’épouse apparaît dans certaines des vidéos incriminées.
Ces tortures auraient atteint un tel niveau que le détenu a dû être temporairement transféré à l’extérieur de la prison pour recevoir des soins médicaux.
Cependant, il a rapidement été renvoyé à Black Beach, où les conditions carcérales restent parmi les plus dures du continent africain.
Un climat de règlements de comptes politiques
Au-delà du drame personnel, cette affaire met en lumière l'atmosphère délétère qui règne dans les cercles du pouvoir en Guinée équatoriale.
Loin de se limiter à des accusations de corruption, le dossier Baltasar Ebang Engonga s'est transformé en un conflit politique où l’intimité et la vie privée sont utilisées comme armes de destruction.
Les analystes politiques estiment que cet épisode est symptomatique d’un régime où les rivalités internes sont souvent réglées dans l'ombre, loin de l'appareil judiciaire officiel.
La communauté internationale suit l’affaire avec prudence, mais les appels à la transparence et au respect des droits humains se font de plus en plus pressants.
Vers un déroulement incertain
Alors que le procès pour détournement de fonds semble relégué au second plan, c'est désormais la survie même de Baltasar Ebang Engonga qui est en jeu.
La question reste ouverte : cet homme autrefois influent pourra-t-il un jour s'expliquer devant un tribunal ?
Ou est-il condamné à être une victime de plus des intrigues du pouvoir équato-guinéen ?
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