Après une cavale qui aura duré près d'un an, Claude Pivi, ancien colonel et figure centrale du régime militaire guinéen, a été capturé le 17 septembre 2024.
Recherché depuis novembre 2023, il a finalement été arrêté par les autorités libériennes à la frontière avec la Guinée, mettant un terme à une fuite qui a tenu le pays en haleine.
Pivi, condamné à perpétuité en juillet 2024 pour son rôle dans le massacre du 28 septembre 2009, avait réussi à échapper à la justice guinéenne pendant plusieurs mois.
Sa condamnation incluait une période de sûreté de 25 ans pour les atrocités commises lors de cet épisode tragique où plus de 150 manifestants ont perdu la vie.
De l'armée à la clandestinité
Ancien membre influent du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), Pivi a longtemps été associé à la junte militaire de Moussa Dadis Camara, qui avait pris le pouvoir après le coup d’État de 2008.
Accusé de crimes contre l’humanité, il avait joué un rôle déterminant dans la répression brutale des manifestants au stade de Conakry en 2009.
Son arrestation, résultat d’un simple contrôle de police en territoire libérien, a révélé un homme affaibli, loin de l'image de puissance qu'il affichait autrefois.
Les autorités guinéennes, en collaboration avec des partenaires internationaux, avaient fait de sa capture une priorité absolue, le qualifiant d'ennemi public numéro un sous le régime de Mamadi Doumbouya, au pouvoir depuis 2021.
Impacts politiques et sociaux
Cette arrestation, saluée comme une victoire par la junte actuelle, pourrait avoir des répercussions majeures sur la scène politique guinéenne.
En effet, Pivi, bien que déchu, conserve encore des alliés au sein des anciens cercles militaires.
Certains redoutent que cette capture ne ravive des tensions entre factions rivales, risquant de déstabiliser davantage une situation politique déjà fragile.
Cependant, pour de nombreux Guinéens, notamment les familles des victimes du massacre de 2009, cette arrestation représente un pas vers la justice et la reconnaissance des crimes du passé.
Les organisations de défense des droits humains espèrent que ce tournant permettra à la Guinée de prendre des mesures concrètes pour solder définitivement l’héritage sombre des années de dictature.
Alors que la Guinée tente de tourner la page de son histoire violente, l’arrestation de Claude Pivi pourrait marquer un point de non-retour dans la quête de réconciliation nationale.
Mais la route vers la stabilité reste semée d'embûches pour un pays qui porte encore les stigmates de décennies de troubles politiques.
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