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Guinée Bissau: Embaló ravale sa promesse et assume l'affront à la Cedeao

Umaro Sissoco Embaló / Président bissau-guinéen

À peine revenu d’une tournée diplomatique à Moscou et Paris, le président bissao-guinéen Umaro Sissoco Embalo a créé la surprise en annonçant, dès son arrivée à Bissau dans la nuit de lundi, sa candidature pour un second mandat. Sans détour, il a affirmé sa confiance absolue en une victoire dès le premier tour de la présidentielle prévue le 30 novembre prochain.


Une volte-face spectaculaire


Cette annonce marque un revirement total du chef de l’État, qui avait pourtant promis à plusieurs reprises de ne pas briguer un second mandat.


En septembre 2024, il déclarait publiquement :

« Je ne serai pas candidat en 2025. Mon épouse m’a conseillé de ne pas me présenter. Je respecte donc ses conseils. » 


Une déclaration qui semblait ferme, mais qui n’aura tenu que 24 heures.


Le lendemain, le 12 septembre, Embalo ajustait déjà son discours :

« Je constate que la population est tétanisée depuis hier et que certains ont même pris le deuil. Cela mérite réflexion. (…) Ce ne sera ni Domingos Simoes Pereira, ni Nuno Gomes Nabiam, ni Braima Camara qui me remplaceront. Je ne serai pas remplacé par un bandit. »

Six mois plus tard, il enterre définitivement ses promesses et affirme, le 3 mars 2025 :

« Je serai candidat, cela (ne fait) l’ombre d’aucun doute, et je vais gagner dès le premier tour. »


Un climat politique sous haute tension


Alors que la Guinée-Bissau traverse une période de fortes tensions, Umaro Sissoco Embalo choisit donc de se repositionner pour un second mandat.


Il insiste sur sa légitimité et son rôle de garant des institutions. Il a martelé :

« Ici, ce n’est pas une république bananière. Il y a un président, il y a une loi, il y a une constitution. Et la Cour suprême, on ne badine pas avec ça. »


Il tente ainsi de justifier la prolongation contestée de son mandat.


Cependant, cette décision risque d’exacerber les divisions politiques dans un pays où l’opposition conteste déjà la légitimité de son maintien au pouvoir.


La dissolution du Parlement et le report des élections législatives ont déjà contribué à l’instabilité actuelle.


Mieux, cette candidature surprise pourrait être perçue comme une tentative de verrouillage du pouvoir.


Un affront assumé contre la CEDEAO


Cette annonce intervient également en pleine crise diplomatique avec la CEDEAO.


L’organisation régionale avait envoyé une mission de haut niveau pour tenter d’apaiser les tensions et faciliter un dialogue entre les acteurs politiques.


Mais cette délégation n’a même pas eu le temps de mener à bien sa mission : sur ordre direct d’Embalo, elle a été expulsée manu militari.

« Cette mission, c’est moi qui ai donné l’ordre d’expulsion, c’est moi qui les ai chassés d’ici »


Umaro Sissoco Embaló revendique le départ de la mission, reprochant à la CEDEAO de ne pas avoir respecté la feuille de route prévue.


Ce bras de fer marque une rupture nette entre Embalo et l’organisation ouest-africaine, qu’il accuse implicitement de vouloir influencer la politique intérieure de son pays.


Ce geste, qui pourrait être perçu comme un acte de souveraineté par certains, isole un peu plus la Guinée-Bissau sur la scène régionale.


Un président imprévisible et solitaire


La trajectoire politique d’Embalo est marquée par un style de gouvernance autoritaire et une imprévisibilité qui le rend difficile à cerner.


Son revirement sur sa candidature illustre une tendance à se contredire en fonction du contexte et des rapports de force.


En l’espace de quelques mois, il est passé d’un président qui promettait de céder le pouvoir à un leader convaincu d’être indispensable à la nation.


Ce retournement pose la question de la crédibilité de son engagement politique et de la sincérité de ses discours.


Embalo semble naviguer à vue, alternant entre discours populistes et décisions unilatérales.


À neuf mois du scrutin, cette candidature ajoute une nouvelle incertitude à une situation déjà explosive.


Si l’opposition et la communauté internationale ne réagissent pas fermement, Embalo pourrait bien imposer son agenda et façonner une élection à sa mesure.


Une chose est sûre : la Guinée-Bissau n’a pas fini d’être le théâtre de rebondissements politiques inattendus.


 
 
 

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