C'est un débat qui s'intensifie depuis le début du second mandat du Président.
En République Démocratique du Congo, la classe politique débat depuis près d'un mois sur la délicate question de la révision de certaines dispositions constitutionnelles, un sujet qui divise profondément les acteurs politiques du pays.
Cependant, une opinion reste convaincue que l'implication du Professeur Evariste Boshab constitue une référence légitime dans ce débat devenu un point de discorde entre la majorité au pouvoir (Union sacrée), l'opposition, et certaines organisations de la société civile.
Dany Kamba Bilota, ancien conseiller du Gouverneur de la province du Kasaï et politologue de formation, exprime le souhait de voir le Professeur Evariste Boshab s'impliquer dans cette révision constitutionnelle.
"Dans son ouvrage intitulé Entre la révision constitutionnelle et l'inanition de la Nation, publié en 2013, le Professeur Evariste Boshab expose les principales motivations qui justifient la révision de l'actuelle Constitution du 18 février 2006.
Cette dernière, avec le temps, a révélé certaines faiblesses qu'il est désormais nécessaire de corriger", a déclaré Dany Kamba Bilota.
Le politologue rappelle qu'à l'époque, une partie de l'opinion congolaise avait sévèrement critiqué cet ouvrage. Aujourd'hui, avec le retour de ce débat, il paraît logique de s'appuyer sur la réflexion de cet enseignant de droit et homme politique qui a partagé sa vision à travers son œuvre.
L'ouvrage Entre révision de la constitution et l’inanition de la nation du Professeur Evariste Boshab, paru le 4 juin 2013 aux éditions Larcier, a été présenté officiellement le 19 juin 2013.
Dans ce livre, il présente la révision constitutionnelle comme une "porte ouverte sur l’avenir afin que la Constitution ne se sclérose pas".
Evariste Boshab anticipe même ce qu’il qualifie de "passions et réactions inexplicables" que suscite toute évocation de la révision constitutionnelle en Afrique subsaharienne.
Selon lui, "la Constitution acquiert le statut d’une citadelle imprenable, alors que les fortifications ne sont pas éternelles. Elles doivent être refaites pour tenir compte de l’effet corrosif du temps sur tous les monuments", avait-il détaillé.
Dans ce même ouvrage, l'auteur avait également mis en garde :
"Cet ouvrage est un outil critique des théories sur le pouvoir constituant et le pouvoir de révision, mais aussi un instrument prospectif, en raison de la résistance des dirigeants africains, souvent difficilement conciliable avec l'impératif de la primauté du droit en démocratie."
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