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Le ministre d'État, ministre de la justice livré à la justice

Constant Mutamba / Ministre d'État, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux
Constant Mutamba / Ministre d'État, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux


La République démocratique du Congo est secouée par une nouvelle onde de choc politique.


Accusé de tentative de détournement de fonds publics, le ministre d'État, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux Constant Mutamba, est officiellement visé par des poursuites judiciaires, après l’autorisation de l’Assemblée nationale ce jeudi 29 mai 2025.


Mais derrière le dossier judiciaire, c’est tout un bras de fer politique qui se dévoile, entre climat de méfiance au sommet de l’État et guerre d’influences.


19 millions de dollars et un contrat douteux


Au cœur de l’affaire, un contrat de gré à gré signé avec une entreprise récemment créée, pour la construction d’une maison d’arrêt à Kisangani.


Ce contrat, conclu sans appel d’offres, a conduit à un premier décaissement de 19 millions de dollars, interceptés in extremis par la CENAREF.


La procédure violerait les règles classiques de passation de marchés publics, déclenchant l’alerte du procureur général près la Cour de cassation.


Devant la commission, Mutamba plaide l’erreur administrative


Convoqué par la commission spéciale de l’Assemblée nationale, Constant Mutamba reconnaît un manquement administratif.


Il admet ne pas avoir obtenu l’avis de non-objection de la Direction générale de contrôle des marchés publics (DGCMP), comme l’exige la loi.


À ce titre, il a présenté ses excuses au Parlement, tout en contestant la nature pénale des accusations.


Le ministre reste droit dans ses bottes, affirmant avoir respecté la procédure, et même reçu une autorisation spéciale pour signer le contrat en question.


Il réfute tout enrichissement personnel et insiste sur la transparence de l’opération.


Une méfiance affichée au sommet de l’État


Plus troublant encore : Mutamba a dénoncé un climat de méfiance grandissant.

Judith Suminwa, saluant Constant Mutamba
Judith Suminwa, saluant Constant Mutamba

D’un côté, entre lui et la Première ministre Judith Suminwa ; de l’autre, entre lui et le procureur général près la Cour de cassation.


Ce dernier point s’explique par un conflit personnel ancien entre les deux hommes.


En novembre 2024, peu après sa nomination, Mutamba avait ordonné une enquête sur l’acquisition présumée frauduleuse d’un bien immobilier de 900 000 dollars attribué au procureur Firmin Mvonde.


Ce geste avait relancé une tension latente. Depuis, les rapports entre les deux hommes sont devenus électriques, chacun accusant l’autre d’empiéter sur ses prérogatives.


Mutamba reproche à la magistrature son refus des réformes, et Mvonde dénonçant des interférences politiques. Une médiation présidentielle avait été nécessaire pour contenir l’escalade.


Cette hostilité personnelle et institutionnelle pourrait aujourd’hui peser sur le traitement du dossier, faisant craindre une instrumentalisation politique de la justice.


Eliezer Ntambwe et la défense politique du ministre


Le député Eliezer Ntambwe, proche de Constant Mutamba, a dénoncé une cabale politique. Il s'interroge ouvertement :

« Peut-on amener quelqu’un au pénal si une procédure administrative dans le cadre des passations de marchés est biaisée ? »


Il évoque une manœuvre pour éliminer un ministre gênant, qui dérangerait des réseaux bien établis par son refus de plier à certaines influences.


Gouvernement Suminwa : fragilisé ou consolidé ?


L’affaire constitue une épreuve redoutable pour la Première ministre Judith Suminwa, première femme à ce poste en RDC.


À peine formé, son gouvernement se retrouve sous tension, avec un ministre central du dispositif républicain mis en cause, et désormais contraint, selon les usages, à démissionner pour permettre l’instruction judiciaire.


Pour l’opinion publique, le procès Mutamba s’annonce comme un test de crédibilité de l’État de droit, mais aussi comme un révélateur des tensions qui minent l’exécutif.


En résumé, entre aveu de manquement administratif, accusations de persécution politique, et tensions au sommet de l’État, l’affaire Mutamba devient un catalyseur d’instabilité dans la jeune équipe gouvernementale.


L’issue du procès, s’il a lieu, pourrait faire jurisprudence… ou fracture.


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